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« Emmanuelle », de l’érotisme à l’apologie de la chair triste

« Emmanuelle », de l’érotisme à l’apologie de la chair triste

Le générique. La réalisatrice Audrey Diwan s’attaque à l’adaptation du best-seller érotique d’Emmanuelle Arsan paru en 1959, Emmanuelle, qui deviendra en 1974 un film symbolisant la libération des mœurs de l’époque. L’événement Tirée du livre d’Annie Ernaux et Lion d’or à Venise en 2021, Audrey Diwan change de registre mais pas d’angle ; un regard féminin sur le corps des femmes. C’est l’actrice Noémie Merlant qui reprend le rôle qui a rendu célèbre l’actrice Sylvia Kristel.

Le genre : érotico-sociétal

L’histoire :Femme de pouvoir dans une grande chaîne hôtelière, Emmanuelle vient inspecter un hôtel récemment ouvert à Hong Kong. En quête d’un plaisir perdu, elle multiplie les expériences et se retrouve attirée par un homme qui la fuit.

Nous aimons… La volonté est louable de proposer un autre regard sur l’érotisme et de faire de l’héroïne le sujet du film et non un objet sexuel. On peut aussi y voir une mise en abyme de nos sociétés où la pornographie est présente partout et finit par épuiser le désir sincère et vrai.

On aime moins… Une fois cette intention initiale décryptée, que reste-t-il ? Un film froid, plutôt ennuyeux, dans lequel on suit Noémie Merlant, parfaite en femme glaciale, tentant d’éveiller quelques soupçons de désir enfouis au plus profond d’elle-même. Emmanuelle était une ode, aujourd’hui très datée, à la jouissance sans entraves, reflet d’une société où tout semblait permis, y compris, comme on le découvre aujourd’hui, le pire. Cette nouvelle version s’empêtre dans un parti pris féministe qui ne colle pas du tout à l’œuvre originale. La jeune génération se passera sans doute très bien de cette référence oubliée voire méconnue. Les plus âgés passeront à autre chose, préférant garder le souvenir d’un fauteuil en rotin.

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