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Emmanuel Macron va mettre fin au gouvernement Attal et se diriger vers l’inconnu

Ce sera le dernier Conseil des ministres de Gabriel Attal, un peu plus de six mois après son arrivée à Matignon. Ce mardi à 11h30, Emmanuel Macron convoque les ministres à l’Elysée et devrait accepter la démission du gouvernement formé en début d’année, ce qu’il avait refusé de faire la semaine dernière. Il s’agit de permettre aux 18 ministres élus députés le 7 juillet au soir de siéger jeudi à l’Assemblée nationale et de participer aux votes pour les postes au Palais-Bourbon. Cette décision marquera un peu plus la rupture entre le président de la République et son Premier ministre, parti présider le groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, rebaptisé Ensemble pour la République.

En faisant basculer le gouvernement de Gabriel Attal sur les « affaires courantes », Emmanuel Macron va plonger la France dans une période de transition qui pourrait durer des jours, voire des semaines. Beaucoup voient le gouvernement actuel continuer à diriger le pays pendant les Jeux olympiques, qui s’ouvrent dans dix jours, et pendant la pause estivale, donnant rendez-vous à la fin de l’été pour un nouveau gouvernement dont les contours restent une totale inconnue.

Situation bloquée à gauche

Plus d’une semaine après le second tour des élections législatives, aucune solution n’émerge pour trouver un remplaçant au Premier ministre sortant et lui donner une majorité, même relative, à l’Assemblée nationale. Ce Lundi à l’Elysée, Emmanuel Macron a réuni les principaux dirigeants de son camp pour faire le point sur les discussions avec les autres partis des Républicains, à la suite de la lettre qu’il leur a adressée la semaine dernière. La question de la présidence de l’Assemblée nationale a également été évoquée.

A gauche, la situation est totalement bloquée du côté du Nouveau Front populaire (NFP). Il revendique toujours Matignon mais n’arrive pas à s’entendre sur un nom. Après l’échec de la candidature d’Huguette Bello, soutenue par les communistes et La France insoumise (LFI), accueillie avec réserves par les écologistes et rejetée par le PS, LFI a gelé lundi les négociations jusqu’à ce qu’un candidat unique de gauche soit trouvé pour l’élection à la présidence de l’Assemblée, jeudi.

Un « pacte législatif » avec LR ?

Emmanuel Macron ne veut pas d’un Premier ministre NFP et son mince espoir repose sur la droite. Les rares signaux positifs viennent des députés Les Républicains (LR) et de leur nouveau président, Laurent Wauquiez. La semaine dernière, il évoquait, à défaut d’accord sur une coalition souhaitée par le chef de l’Etat, un « pacte législatif ».

Ce Lundi, il en a précisé les contours. « Nous voulons mettre les choses au clair et montrer que la majorité du pays est derrière ces idées, contrairement à ce que le Nouveau Front populaire voudrait nous faire croire sur la base d’un canular électoral. La majorité de la France est pour le rétablissement de l’ordre, la défense des valeurs de laïcité et pour la revalorisation du travail », a déclaré Laurent Wauquiez au Figaro.

Quelle est la réaction des députés macronistes ?

Ce pacte législatif comprend de nombreuses propositions historiques de la droite, comme le retour du « sérieux budgétaire » sans hausse d’impôts, plusieurs mesures concernant l’immigration (poussées par les LR dans la loi sur l’immigration mais censurées par le Conseil constitutionnel), la réforme de certaines prestations sociales, la revalorisation du travail et une politique sécuritaire plus ferme.

« On est à l’aise avec l’idée de parler du fond », se réjouit-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron, où l’on se réjouit de voir les choses avancer de ce côté-là. Mais tout reste fragile. Le soutien des députés LR ne semble se dessiner que sur leurs seules propositions et ne leur permet pas d’obtenir une majorité absolue.

Il n’est pas non plus certain que cela se passe sans accroc chez les députés macronistes, affranchis d’Emmanuel Macron depuis la dissolution et, pour beaucoup, soucieux de préserver l’équilibre politique du groupe entre la gauche et la droite, comme ils l’ont réaffirmé la semaine dernière. « Les députés Renaissance œuvrent avec détermination et sincérité pour une coalition de projets allant des sociaux-démocrates à la droite de gouvernement », ont-ils indiqué dans un communiqué. Ce qui signifie qu’ils n’entendent pas se plier aux conditions de Laurent Wauquiez.

Cammile Bussière

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