Les nouvelles les plus importantes de la journée

Emmanuel Macron prêt à « ouvrir le débat » sur une défense européenne incluant l’arme nucléaire

Emmanuel Macron prêt à « ouvrir le débat » sur une défense européenne incluant l’arme nucléaire
Le président français Emmanuel Macron arrive en visite à l'École européenne de Strasbourg, le 26 avril 2024.

Le président français s’est dit prêt à « ouvrir le débat » d’une défense européenne qui inclurait également l’arme nucléaire, dans un entretien avec de jeunes Européens publié samedi 27 avril par les journaux du groupe Ebra.

« Je suis favorable à l’ouverture de ce débat qui doit donc inclure la défense antimissile, les tirs d’armes à longue portée, les armes nucléaires pour ceux qui les possèdent ou qui ont des armes nucléaires américaines sur leur sol. Mettons tout sur la table et regardons ce qui nous protège réellement et de manière crédible. »a déclaré le chef de l’Etat, ajoutant que la France conserverait « sa spécificité mais est prêt à contribuer davantage à la défense du sol européen ».

Lire aussi le décryptage | Article réservé à nos abonnés Discours de la Sorbonne : à quarante-cinq jours des élections, les grandes ambitions de Macron pour l’Europe

Depuis le Brexit et la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, la France est le seul de ses États membres à disposer de la dissuasion nucléaire.

Lors de son discours sur l’Europe jeudi à la Sorbonne, le président français a plaidé pour une « L’Europe électrique »affirmant que « La dissuasion nucléaire est en effet au cœur de la stratégie de défense française. Il s’agit donc, par essence, d’un élément essentiel à la défense du continent européen. ». Invitant ses partenaires européens à s’inspirer de la stratégie dans un avenir proche, « capacités pertinentes : anti-missiles, tir en profondeur, comme toutes capacités utiles ». A la Sorbonne, Emmanuel Macron a ainsi plaidé pour la création d’une Europe de la défense « crédible » aux côtés de l’OTAN et contre la Russie, devenue bien plus menaçante depuis son invasion de l’Ukraine en février 2022.

« Cela peut impliquer de déployer des boucliers anti-missiles, mais nous devons être sûrs qu’ils bloquent tous les missiles et dissuadent l’utilisation du nucléaire », a expliqué M. Macron dans son entretien publié samedi par les journaux de l’Est de la France. Cela a été fait vendredi lors d’une visite à Strasbourg.

Débat sur l’autonomie européenne en matière de défense

« Être crédible, c’est aussi disposer de missiles à longue portée qui dissuaderaient les Russes. Et il y a les armes nucléaires : la doctrine française est que nous pouvons les utiliser lorsque nos intérêts vitaux sont menacés. J’ai déjà dit qu’il y avait une dimension européenne à ces intérêts vitaux, sans les détailler car cette dissuasion participe à la crédibilité de la défense européenne. »a-t-il précisé.

La construction d’une Europe de la défense a longtemps été un objectif de la France qui s’est souvent heurtée aux réticences de ses partenaires estimant que le parapluie de l’OTAN était plus sûr. Mais l’invasion de l’Ukraine et le possible retour à la Maison Blanche de Donald Trump relancent le débat sur l’autonomie européenne en matière de défense.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « L’hypothèse d’une victoire de Donald Trump et sa gestion de l’Ukraine pourraient s’avérer être un puissant facteur de division de l’Europe »

Le Monde avec l’AFP

Réutiliser ce contenu
Quitter la version mobile