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Emmanuel Macron piégé par sa propre stratégie contre la gauche

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal à Paris, France, le 25 août 2024.

Le chasseur devient le chasseur. En accueillant les forces politiques à l’Elysée, vendredi 23 août, Emmanuel Macron, au-delà de l’image d’œcuménisme républicain qu’il entendait donner pour sa rentrée politique, avait un objectif : s’assurer que Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire (NFP) à Matignon, nommerait des ministres issus de La France Insoumise (LFI). Ce qu’elle lui a confirmé, sans surprise. Puis faire dire à chacune des autres forces politiques représentées au Parlement qu’elles censureraient immédiatement un gouvernement Castets comprenant des ministres « insoumis ».

Dans ce scénario réglé comme sur des roulettes, Emmanuel Macron n’aurait alors eu d’autre choix que d’annoncer l’impossibilité de désigner le candidat de la gauche, qui serait assuré d’être immédiatement renversé par une majorité écrasante de députés allant du centre à l’extrême droite. Et le chef de l’État aurait alors entamé une nouvelle « rond » des discussions pour trouver le chef du gouvernement capable de réunir  » « la majorité la plus grande et la plus stable » possible.

La première partie du plan a fonctionné : les partis de la coalition présidentielle (Renaissance, MoDem, Horizons, UDI, Parti radical) et Les Républicains (LR) n’ont pas tardé à attester, vendredi, de leur rejet d’un gouvernement incluant des « insoumis ». Et il ne fait guère de doute que Marine Le Pen (Rassemblement national) et son allié Eric Ciotti (Droite), reçus à leur tour lundi 26 août au matin dans le bureau du chef de l’Etat, rejetteront eux aussi les ministres « insoumis ». Seul le chef de file du MoDem, François Bayrou, n’a pas exclu, vendredi, dans la salle verte de l’Elysée, que le président du groupe RN à l’Assemblée, « ne soit pas le seul à s’être prononcé en faveur d’un gouvernement insoumis ». par le machiavélisme « , donne une chance à un gouvernement portant la marque LFI, ce qui obligerait le chef de l’Etat à nommer Lucie Castets…

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Le clin d’œil de Mélenchon au Front populaire

Mais, hélas, le chef des « insoumis », Jean-Luc Mélenchon, est venu démonter samedi cette belle construction, en ouvrant la porte à une non-participation des « insoumis » au gouvernement de Lucie Castets. Un clin d’œil évident au Front populaire de Léon Blum en 1936, dont le Parti communiste avait permis l’avènement par son « soutenir sans participer ». Une réponse destinée à montrer que « « Les ministres « rebelles », en fait, c’est un prétexte. C’est le programme dont on ne veut pas »a expliqué l’ancien candidat à la présidentielle au camp présidentiel.

En fait, c’est le programme dont LR, le camp présidentiel et le chef de l’Etat ne veulent pas. « Est-il possible que vous parveniez à un accord avec LFI par la suite ? » avait demandé un retraité à Emmanuel Macron, sur l’île de Sein dans le Finistère, le 19 juin. « Non, ce ne sont pas des programmes gouvernementaux, je ne peux pas m’entendre avec des gens qui veulent causer des problèmes »Emmanuel Macron a répondu en dénonçant un programme NFP « totalement pro-immigration » – et reprenant au passage une expression d’extrême droite – et incluant « des choses dégoûtantes ».

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Cammile Bussière

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