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Emmanuel Macron ne sera pas présent à la COP29 en Azerbaïdjan, voici pourquoi

Emmanuel Macron ne sera pas présent à la COP29 en Azerbaïdjan, voici pourquoi
Document à distribuer / COP 28 via Getty Images Emmanuel Macron, ici à la COP28 à Dubaï, ne participera pas à la COP29 en Azerbaïdjan, a annoncé mercredi 6 novembre le ministre de la Transition écologique.

Document à distribuer / COP 28 via Getty Images

Emmanuel Macron, ici à la COP28 à Dubaï, ne participera pas à la COP29 en Azerbaïdjan, a annoncé mercredi 6 novembre le ministre de la Transition écologique.

CLIMAT – Une manière de condamner un régime oppressif… au détriment de la planète ? La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé mercredi 6 novembre qu’Emmanuel Macron n’irait pas à la COP29 qui s’ouvre à Bakou lundi 11 novembre. Si la France entend ainsi prendre ses distances avec la dynastie Aliev, qui gouverne d’une main de fer en Azerbaïdjan, le signal envoyé pour le climat est mauvais.

Répondant à une question du sénateur écologiste Yannick Jadot, qui lui demandait de « boycotter (COP29) pour le climat, pour les Arméniens et pour les droits de l’homme »dans le contexte du conflit frontalier entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, le ministre a assuré au Sénat que la France ne le ferait pas «ne s’engagerait pas dans une politique de la chaise vide». Autrement dit, le pays sera représenté par une délégation, mais pas par le président de la République.

Une relation « complexe » avec l’Azerbaïdjan

Une information mise en perspective par l’Élysée au HuffPost ce jeudi 7 novembre, soulignant que le chef de l’Etat « ne participe pas systématiquement à toutes les COP ». « Il n’a notamment pas assisté à la COP 24 en Pologne et à la COP 25 en Espagne », montre ceux qui l’entourent.

Mais au-delà de l’absence du Président de la République parmi la centaine de chefs d’Etat et de gouvernement qui se rendront à Bakou, « pas de leader français » ne participera pas en personne à la COP29, a insisté la ministre Pannier-Runacher, précisant : « C’est la première fois depuis l’accord de Paris » à partir de 2015.

« Nous avons des relations complexes, compliquées, dans le langage diplomatique, avec l’Azerbaïdjan, et il n’y aura aucun événement auquel participeront des responsables français qui mettrait en lumière d’une manière ou d’une autre tel ou tel élément de la politique azérie »a alors assuré le ministre devant la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat. Et d’affirmer que« Il n’y aura également aucun contact avec les autorités azéries qui ne soit lié à la COP. »

Les relations entre Bakou et Paris se sont détériorées ces derniers mois, rappelle Euronews. D’abord en raison du soutien de la France à l’Arménie après l’invasion du Haut-Karabakh, enclave du Petit Caucase où vivaient des milliers d’Arméniens, par les forces azerbaïdjanaises fin 2023. Ensuite, en raison de nombreux contentieux, dont l’arrestation d’un Français en L’Azerbaïdjan, accusé de« espionnage » en janvier 2024.

« Bien sûr, j’aurais préféré que cette COP se tienne ailleurs. J’aurais préféré qu’il n’ait pas lieu à Bakou, car l’année dernière, lorsque le vote a eu lieu et que nous avons pris part au vote, c’est Bakou qui a gagné contre l’Arménie.pour organiser la prochaine conférence sur le climat, a soutenu Agnès Pannier-Runacher.

Cependant, « à nous de porter les couleurs de l’accord de Paris »a également fait valoir le ministre, alors que le président américain nouvellement élu, Donald Trump, pourrait retirer les États-Unis, comme il l’a fait lors de son premier mandat. « La COP est une négociation multilatérale de l’ONU qui est la seule négociation (en) rapport au climat qui rassemble tous les pays du monde »a-t-elle encore souligné.

Des absences en cascade qui envoient un « signal fatal »

Emmanuel Macron est loin d’être le seul à ne pas se rendre à ce sommet annuel des Nations Unies sur le climat. Le président américain sortant, Joe Biden (qui sera toujours en fonction au moment de la réunion de Bakou), et le président russe, Vladimir Poutine, ont également annoncé leur absence. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a annulé sa participation en raison d’un traumatisme crânien, a rapporté Reuters. Selon Le Gardienles dirigeants de la Chine, de l’Afrique du Sud, du Japon et de l’Australie ne devraient pas non plus participer aux discussions.

Même la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a décidé de ne pas se rendre en Azerbaïdjan. « La Commission est dans une phase de transition et la Présidente va donc se concentrer sur ses fonctions institutionnelles »a justifié un porte-parole de l’instance européenne. Une décision qui a soulevé des questions sur l’engagement de l’Europe face à la crise climatique. Cité par Le GardienMichael Bloss, un eurodéputé vert allemand, a déclaré qu’il s’agissait d’un « signal fatal » que la femme la plus puissante d’Europe, ainsi que d’autres dirigeants, ont choisi de ne pas assister à la conférence des Nations Unies.

L’absence des chefs d’État est d’autant plus dommageable que les enjeux de la COP29 sont importants. Pour la première fois depuis quinze ans, les pays développés devront se mettre d’accord sur un nouvel objectif de financement mondial en faveur des pays pauvres. Sauf que les principaux bailleurs de fonds, dont l’Union européenne et les Etats-Unis, n’ont toujours pas indiqué le montant qu’ils étaient prêts à verser. Les États doivent également prendre de nouveaux engagements nationaux en matière de climat pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Des objectifs sans lesquels l’accord de Paris sur le climat risque d’être définitivement enterré.

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