« Il n’y a pas de tabou pour la France et je suis tout à fait prêt à reconnaître un Etat palestinien mais (…) je considère que cette reconnaissance doit arriver à un moment utile », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en Allemagne.
Le président Emmanuel Macron a répété mardi que la reconnaissance d’un État palestinien n’était pas une solution. « un sujet tabou » mais qu’elle a dû intervenir « à un moment utile » et pas sous l’influence de « émotion ».
« Il n’y a pas de tabou pour la France et je suis tout à fait prêt à reconnaître un Etat palestinien mais (…) je considère que cette reconnaissance doit arriver à un moment utile »a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand Olaf Scholz à Meseberg, près de Berlin. « Je ne ferai pas de reconnaissance d’émotion ».
Dissonances
L’éventuelle reconnaissance d’un Etat palestinien a agité mardi l’Assemblée nationale, où un député de La France insoumise a été exclu après avoir brandi un drapeau palestinien au milieu de l’hémicycle. Sébastien Delogu s’est levé lors de la séance de questions au gouvernement pour brandir ce drapeau, après une intervention d’une autre députée insoumise, Alma Dufour, sur l’offensive israélienne à Rafah, où une frappe meurtrière contre un camp de déplacés palestiniens a suscité l’indignation internationale. La présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet a dénoncé un comportement « inadmissible » et a suspendu la séance.
Interrogé à l’Assemblée peu avant cet incident, le Premier ministre Gabriel a esquivé la question. « Oui ou non, le gouvernement français va-t-il enfin reconnaître l’État de Palestine ?, a demandé la chef des députés écologistes Cyrielle Châtelain. Gabriel Attal n’a pas répondu, accusant l’élu de« Appel au cessez-le-feu » à Gaza « sans appeler clairement » au « libérer » des otages.
La tête de liste macroniste aux élections européennes du 9 juin, Valérie Hayer, a été confrontée aux dissonances de son camp lundi soir lors d’un débat sur BFMTV, interrogée sur les déclarations de son numéro deux, Bernard Guetta, qui s’est prononcé pour la reconnaissance de « l’existence d’un Etat palestinien ». Mardi sur LCI, Bernard Guetta a semblé se joindre à Mme Hayer pour dire que cette reconnaissance n’était pas « pas nécessairement (pour) maintenant » sinon, cela serait perçu comme un « mesure de rétorsion » aux bombardements israéliens sur Rafah, au sud de la bande de Gaza. L’ancien chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, qui dirige le comité de soutien à Valérie Hayer, estime pour sa part que ce geste diplomatique est devenu « essentiel ».
L’État de Palestine est désormais reconnu par 145 des 193 États membres de l’ONU, selon un décompte de l’Autorité palestinienne. Mais aucun pays du G7 n’a franchi le pas.