« Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont entendus pour voler le vote français », selon Manuel Bompard
Au lendemain d’une journée de mobilisation contre le « coup de force » d’Emmanuel Macron fomenté par une partie des forces du Nouveau Front populaire (NFP), notamment La France Insoumise, la pilule Michel Barnier ne passe toujours pas à gauche. Ces manifestations, qui ont rassemblé 110 000 manifestants en France selon la préfecture, 300 000 selon les organisateurs, se sont tenues pour dénoncer le refus du président de nommer Lucie Castets, une personnalité proposée par le NFP et la nomination surprise de Michel Barnier, issu de la droite.
Une « règle de non-censure »
Résultat d’une volonté des forces politiques ayant martelé « tout sauf le PFN » à Matignon ? Pour Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, Emmanuel Macron n’a pas respecté le vote des Français en désignant une personnalité des Républicains, parti de droite qui ne compte que 47 députés élus à l’Assemblée nationale. Un choix que le président justifie par le risque d’une motion de censure, qui aurait révoqué Michel Barnier de son poste et replongé la France dans l’incertitude.
Une stratégie problématique selon Manuel Bompard : « En votant cette règle de non-censure, le président de la République a donné au Rassemblement national le droit de vie ou de mort sur un gouvernement. Et on apprend enfin – ce que tout le monde soupçonnait – qu’en fait M. Macron et Mme Le Pen se sont entendus pour voler le vote des Françaises et des Français. C’est ce qui s’est passé », a-t-il rétorqué à Pierre De Vilno lors du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Échos ce dimanche.
Pour le coordinateur de La France Insoumise, tous les électeurs ont été « trahis ». « A la fois les électeurs de M. Macron, car au second tour ils ont voté massivement pour empêcher l’extrême droite de prendre le pouvoir et ils se retrouvent avec l’extrême droite sauf faiseur de roi. Mais les électeurs de Marine Le Pen sont aussi trahis dans cette histoire, car il me semble qu’ils ont voté en espérant une rupture avec le macronisme et ils se retrouvent en quelque sorte comme la béquille d’un gouvernement », explique-t-il. Malgré la nomination de Michel Barnier, Manuel Bompard maintient que Lucie Castets est toujours la candidate du PFN à Matignon.
europe1 Fr