Emmanuel Macron demande à Gabriel Attal de rester Premier ministre « pour le moment » et « d’assurer la stabilité du pays »

En conclusion de cet échange, j’appelle à la modération sur la « divine surprise » que représenterait la troisième place du RN.

Certes, c’est une déception pour le RN, pour trois raisons. D’abord parce qu’ils « s’y sont vus » et la déception dans leurs rangs est aujourd’hui immense. Ensuite parce qu’en politique l’histoire est importante et Marine Le Pen, qui écrit patiemment celle de son inéluctable future victoire, a une nouvelle fois démontré son incapacité à convertir son élan dans les urnes, face à une majorité de Français qui ne veut pas de l’extrême droite au pouvoir. Troisièmement parce que cette élection a mis en lumière, une nouvelle fois, l’immense amateurisme de ce parti, malgré sa refonte, avec une série de candidats racistes, homophobes, antisémites ou tout simplement incapables, qui ont surgi à la hâte.

Cela étant dit, voici quelques données sur la « défaite » du RN :

– On l’a dit : le RN et ses alliés ont rassemblé près de 10 millions de voix lors d’un second tour d’élections législatives ;

– 157 de ses candidats ont perdu, mais en obtenant plus de 40% au second tour, 76 d’entre eux ont obtenu plus de 45% ;

– le RN est le groupe qui a le plus progressé par rapport à 2022 et sera le premier groupe à l’Assemblée ;

– le RN a élu 80 de ses députés sortants (sur 89) et avait élu 39 députés au premier tour ;

– le RN a réussi à débaucher le président du principal parti de droite et dispose désormais d’un groupe allié à l’Assemblée ;

– le RN va bénéficier d’une manne financière comme il n’en a jamais connu.

Je pourrais certainement trouver d’autres choses à ajouter, comme le fait que le RN n’aura pas à gérer la période compliquée qui s’ouvre et sera dans sa position privilégiée, celle d’une opposition antisystème stérile.

Pour ma part, j’enlèverais le « divin » et parlerais simplement de surprise : oui, la RN était attendue en première place et elle a terminé troisième.