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Emmanuel Macron critiqué par les oppositions après avoir évoqué une défense européenne incluant l’arme nucléaire

Candidat aux élections européennes François-Xavier Bellamy (Les Républicains), à Toulouse, le 26 avril 2024.

« Un chef d’État français ne devrait pas dire ça. » A l’image du candidat aux élections européennes François-Xavier Bellamy (Les Républicains, LR), la plupart des oppositions ont écrasé Emmanuel Macron dimanche 28 avril, après son entretien publié samedi par les journaux régionaux du groupe Ebra.

Dans cet entretien, le Président de la République s’est dit prêt à « ouvrir le débat » d’une défense européenne qui inclurait également les armes nucléaires. « Je suis favorable à l’ouverture de ce débat qui doit donc inclure la défense antimissile, les tirs d’armes à longue portée, les armes nucléaires pour ceux qui les possèdent ou qui ont des armes nucléaires américaines sur leur sol »a-t-il déclaré, appelant les pays européens à mettre toutes les options  » sur la table « regarder «ce qui protège vraiment de manière crédible». S’il assurait que la France garderait « sa spécificité »M. Macron s’est dit prêt « pour contribuer davantage à la défense du sol européen ».

Dans son discours à la Sorbonne jeudi, M. Macron avait déjà abordé cette question de l’armement nucléaire français. « La dissuasion nucléaire est effectivement au cœur de la stratégie de défense française. Il s’agit donc, par essence, d’un élément essentiel à la défense du continent européen. »» a-t-il déclaré, reprenant des aspects d’un discours sur la dissuasion prononcé en février 2020.

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Mais, pour le député européen François-Xavier Bellamy, « cette expression est d’une gravité exceptionnelle, car on touche ici au nerf même de la souveraineté française »il a dit dimanche au « Grand Rendez-Vous » diffusé par Europe 1, CNews et Les échos. « La dissuasion nucléaire repose sur la maîtrise d’une technologie très coûteuse pour les Français, qui est un investissement historique de notre pays, et la déposséder des Français est un échec pour le président de la République »continua M. Bellamy.

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Pour LFI, Macron veut « liquider l’autonomie stratégique française »

Comme la droite, La France insoumise (LFI) a estimé dimanche, dans un communiqué de son groupe parlementaire, que M. Macron « vient de porter un nouveau coup à la crédibilité de la dissuasion nucléaire française ». Celui-ci « ne partage pas » Et, « Sous couvert de défense du sol européen, Macron veut liquider l’autonomie stratégique française », critiqué sur X le député de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud (LFI)spécialiste des questions de défense.

À l’extrême droite, l’eurodéputé Thierry Mariani (Rassemblement national) a déclaré : aussi sur :  » (Emmanuel) Macron (était) devenir un danger national. » « Après les armes nucléaires, viendra le siège permanent de la France au Conseil de sécurité de l’ONU, qui sera également cédé à l’Union européenne », a-t-il protesté. Aux antipodes, la tête de liste des écologistes aux élections européennes, Marie Toussaint, favorable à un « Saut fédéral européen »considérait que cela signifiait le « Partager cette force qu’est l’arme française, donc le nucléaire aussi ».

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Le chef de l’Etat a cependant reçu dimanche le soutien de son allié, le président du MoDem, François Bayrou. Pour le maire de Pau (Pyrénées-Atlantiques), « Les intérêts vitaux de la France aujourd’hui, c’est l’Europe »il a estimé sur LCI : « Il peut y avoir des circonstances dans lesquelles un gouvernement français, des dirigeants français décident qu’une menace contre l’Europe est une menace contre la France. Et c’est ce que dit le Président de la République lorsqu’il dit « mettons tout sur la table ». »

« Imaginez une menace mortelle contre l’Allemagne. Pensez-vous que nous serions en sécurité ? Pensez-vous que nos intérêts vitaux ne seraient pas affectés par une menace de cet ordre ? Et donc oui, c’est normal qu’on en parle »a ajouté M. Bayrou dimanche matin.

Le Monde avec l’AFP

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Cammile Bussière

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