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« Emmanuel Macron a pris le risque ultime, celui de la dissolution de la démocratie »

Laurent Berger, ancien secrétaire général de la CFDT, au restaurant Les Saisons, à Paris, le 21 juin 2024.

Raphaël Glucksmann le présente comme la personnalité idéale pour occuper Matignon en cas de victoire de la gauche aux élections législatives du 30 juin et du 7 juillet. Le 10 juin, le candidat du Parti socialiste et de la Place publique aux élections européennes propose que Laurent Berger devient Premier ministre, au motif que cela « figure de la société civile » pourrait être « capable d’apaiser » et de « réconcilier les Français »holding « un projet de justice sociale et d’écologie ».

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L’ancien secrétaire général de la CFDT, qui n’avait pas encore réagi, a réservé Monde sa réponse. « Le nom de la personnalité qui ira à Matignon est le moindre de mes soucis aujourd’hui »explique-t-il dans cette interview, soulignant qu’avant de poser cette question, « La première urgence est d’éviter le Rassemblement national (IA) ». S’il dit qu’il veut rester  » vers le bas  » de la vie publique, après avoir quitté la tête de la CFDT en juin 2023, l’ex-syndicaliste n’exclut pas totalement la possibilité de s’impliquer, plus tard, si l’extrême droite arrive au pouvoir.

Vous avez accepté de vous prononcer sur la tenue d’élections législatives anticipées, dans un contexte où l’extrême droite pourrait l’emporter. Pouvez-vous nous dire pourquoi ?

Mon discours est celui d’un citoyen très inquiet pour son pays, qui parle en son nom personnel. Je crois que j’ai une responsabilité, en raison de mon histoire, de mon engagement en faveur d’une société juste, pacifique et démocratique. Mais j’avoue que j’ai hésité.

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Craigniez-vous de gêner l’organisation que vous avez dirigée jusqu’en juin 2023 ?

Oui. Je ne veux pas être une gêne pour elle. La parole de la CFDT est très bien relayée par sa secrétaire générale, Marylise Léon.

Que vous inspire la décision du chef de l’État de dissoudre l’Assemblée nationale ?

C’est grave et nous met dans une situation très difficile. C’est aussi l’aboutissement d’un processus qui a parcouru un long chemin. Au moment de la réforme des retraites, en 2023, on assiste à une forme de dissolution sociale : la mobilisation contre ce projet reflète des attentes du monde du travail qui ne sont pas écoutées. J’avais aussi dit à l’époque que ce déni pourrait conduire au chaos démocratique.

Avant cet épisode, une sorte de dissolution territoriale s’est également produite dans le pays, en raison du mépris manifesté envers tous ceux qui contribuent à la vie des territoires, c’est-à-dire les élus locaux et la société civile – les associations notamment. Et enfin, il existe un fossé moral, qui résulte du décalage entre la politique et les citoyens.

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Cammile Bussière

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