Comme une impression de déjà-vu. De nombreux supporters français ont dû avoir un flot de souvenirs de l’hiver 2022, et de la désastreuse séance de tirs au but qui a abouti au sacre de l’Argentine lors de la Coupe du monde au Qatar, jeudi 17 avril. Sur la pelouse du stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Aix A Ascq (Nord), le protagoniste de cette séquence était de nouveau absent : le gardien international argentin Emiliano Martinez. Au terme d’une séance de tirs au but irrespirable, « Dibu » a permis à son équipe d’Aston Villa d’éliminer le Lille Olympic Sporting Club (LOSC), pourtant revenu par derrière à l’aller, et de se hisser dans le dernier carré de la Conférence Europa. Ligue (2-1, 3-4 aux tirs au but).
« Emiliano Martinez est le seul joueur à recevoir deux cartons jaunes dans un match, puis à gagner aux tirs au but ! » Comme les commentateurs anglais de la chaîne TNT Sport, tous les spectateurs du match ont eu du mal à comprendre comment le gardien des « Villans » a pu rester sur le terrain après avoir reçu un carton jaune lors des tirs au but pour provocation. Le deuxième, après celui reçu pendant le jeu.
L’occasion pour tous les fans de football de découvrir une règle rarement utilisée : les tirs au but ne sont pas considérés comme faisant partie du temps normal d’un match. Par conséquent, les cartes reçues lors de la réunion ne sont pas prises en compte lors des séances.
Une élimination cruelle pour les Dogues
Auteur de deux arrêts – sur le premier tir de Nabil Bentaleb, et le dernier, de Benjamin André – le champion du monde argentin s’est une nouvelle fois illustré lors d’une séance de tirs au but. Même s’il a été victime de la modification du règlement qu’a provoqué son comportement : à l’été 2023, les autorités du football ont décrété que les gardiens ayant la fâcheuse habitude de jouer avec les nerfs de leurs adversaires lors de ces séances ne pouvaient plus le faire. il. Une « loi Dibu Martinez » dont ce dernier a fait les frais lundi, prévenu après avoir tenté (et réussi) de déstabiliser le premier tireur lillois.
Si Aston Villa poursuit son chemin et atteint le dernier carré de la troisième compétition continentale, pour Lille, l’élimination est cruelle. Car les hommes de Paulo Fonseca, battus (2-1) à l’aller, ont tout fait pour prolonger leur campagne européenne. Auteurs d’une performance de haut vol, les partenaires de Jonathan David ont rapidement rattrapé leur retard, par Yusuf Yazici (15e), avant que Benjamin André n’inscrive un deuxième but, synonyme de qualification (68e). Portés par un public vif, mordant et inspiré, les Dogues ont dominé l’actuel quatrième de la Premier League anglaise jusqu’en 87.e minute.
Dans leur seul moment d’absence de la partie, et sur un ballon relâché par le gardien lillois, Lucas Chevalier, les Nordistes ont vu le latéral d’Aston Villa, Matty Cash, marquer un but, dévié, qui nourrira leurs regrets. Car les partenaires de Benjamin André ne sont pas parvenus à faire la différence lors des prolongations, avant d’échouer aux tirs au but face au parfait antihéros « Dibu » Martinez.
Accueilli par une bronca dès ses premiers pas sur le terrain – les premiers, en France, depuis la finale du Mondial 2022 –, et hué à chacune de ses réceptions de ballon, le gardien argentin a ajouté, jeudi, une phrase à sa réputation de ennemi public numéro un sur les pelouses françaises. Toujours « coquin » pour les Français, le gardien s’est transformé en héros pour Aston Villa, qu’il a emmené en demi-finale continentale, cette semaine après avoir vu l’élimination d’Arsenal et de Manchester City en Ligue des Champions. champions. Pour le LOSC, qui disputait son premier quart de finale européen, même s’il croyait au dernier carré, l’aventure se termine.