
Peu de films ont suscité autant de réactions au Mexique que la comédie musicale Émilie Pérezréalisé par Jacques Audiard. Sa présentation officielle, en octobre 2024, au Festival international du film de Morelia a suscité peu de réactions dans le pays, mais puisque le film a remporté quatre prix aux Golden Globes, le 5 janvier, puis accumulé, le 23 janvier, treize nominations aux Oscars, la controverse n’a cessé de croître.
Les Mexicains critiquent le film pour beaucoup de choses et ont trouvé une multitude de détails qui ne reflètent pas leur réalité et leur pays, dès la première scène : « Personne n’utilise un ordinateur portable dans les marchés nocturnes comme le fait Zoe Saldana, ni n’imprime des documents dans un marché de rue »écrit la journaliste Sofia Otero dans le magazine féministe Volcaniques, qui a relevé de nombreuses erreurs, comme le diplôme d’avocat d’une université qui n’existe pas au Mexique ou la représentation du système judiciaire mexicain, copiée d’un tribunal américain.
« Le camion qui recycle les métaux ne passe jamais la nuit »renchérit le critique de cinéma Gaby Meza, pour qui le manque de conseillers mexicains explique ces bévues. Même commentaire du directeur de la photographie, Rodrigo Prieto (Le secret de Brokeback Mountain, Le loup de Wall Street), qui juge « problématique » queÉmilie Pérez n’a pas été tourné au Mexique (le tournage a eu lieu dans les studios de Bry-sur-Marne, dans le Val-de-Marne), ni n’a impliqué de Mexicains dans sa production. « Le film reflète mal le Mexique et ses habitants, et cela ne semble pas importer à Audiard »il a dit dans une interview avec le magazine Date limite.
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