Le groupe Lagardère, propriété de Vincent Bolloré, a annoncé le lancement en septembre de « JDNews », qui devrait s’appuyer sur les équipes de CNews et du « JDD ». Aux commandes, une des grandes figures du média Bolloré, Laurence Ferrari.
Publié le 29 mai 2024 à 16h06
VBolloré continue de tisser sa toile ultra-conservatrice dans les médias. Le groupe Lagardère (Europe 1, JDD, Paris-Match, Hachette Livre…), qu’il contrôle, va lancer un nouvel hebdomadaire à la rentrée, dans un secteur pourtant morose. Son nom : JDActualités. Comme on peut le deviner, ce journal devrait s’appuyer en grande partie sur les équipes de CNews et du JDD, que le milliardaire breton a mis au pas l’été dernier en nommant à la tête le journaliste d’extrême droite Geoffroy Lejeune, entraînant le départ de la quasi-totalité de la rédaction. « Cet hebdomadaire s’adressera aux lecteurs qui veulent entendre parler de la France fière, qui ont soif de liberté d’expression et qui souhaitent lire des articles sur l’excellence du modèle français »déclaré très sérieusement ce 29 mai dans Le Figaro Constance Benqué, qui assure l’intérim de la direction des médias du groupe depuis la mise en examen d’Arnaud Lagardère pour abus de biens sociaux.
On retrouvera aux manettes l’une des grandes figures du média Bolloré : Laurence Ferrari, nommée « président de la marque JDD « . Pour mémoire, l’animateur de CNews et d’Europe 1 avait été nommé rédacteur en chef du département politique de Paris-Match à la place de Bruno Jeudy, qui s’opposait à la publication d’un article de couverture sur un cardinal ultra-réactionnaire. Alors que l’hebdomadaire people est sur le point de rentrer dans le giron de LVMH et de Bernard Arnault, cela s’appelle une sortie par le haut pour l’ancien présentateur du 20 heures de TF1. Il est probable que d’autres personnalités connues de la sphère bolloréenne, comme Pascal Praud ou Sonia Mabrouk, y contribueront également. JDActualitéscomme ils le font déjà dans le JDD.
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Le créneau de la presse hebdomadaire de réaction s’avère de plus en plus encombré. Occupé par Valeurs actuelles (réalisé pendant sept ans par Geoffroy Lejeune), certains des Figaro Magazine, ou même parfois Indiqueril pourrait bientôt s’enrichir d’un nouveau titre, même s’il a longtemps été marqué à gauche : Marianne. Le journal fondé en 1997 par Jean-François Kahn, aujourd’hui propriété du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (Elle, Télé 7 Jours…), est en passe d’être rachetée par l’homme d’affaires Pierre-Édouard Stérin. Peu connu du grand public, celui qui a fait fortune avec les coffrets cadeaux Smartbox est connu pour être proche de la droite catholique traditionaliste. Un profil qui inquiète une bonne partie des salariés du magazine. Dans un communiqué diffusé sur X le 14 mai, ils rappellent les principes posés dans la charte de Marianne, comme « un attachement aux « valeurs laïques, patriotiques, démocratiques, humanistes, sociales et libérales, en un mot républicaines » ainsi que « la lutte contre le « repli nationaliste » et « le retour du cléricalisme et du fondamentalisme » ». De son côté, Pierre-Édouard Stérin, qui a participé au financement du média en ligne d’extrême droite Factuel (en cessation de paiement depuis le 22 avril), livré en faible Monde son idée de la liberté de la presse : un propriétaire « faire ce qu’il veut à la maison », y compris dans ses journaux. Un design assez proche de celui d’un certain Vincent Bolloré.