Certaines saucisses artisanales vendues sur les marchés d’été sont en réalité des produits industriels déguisés. 60 millions de consommateurs appellent les vacanciers à ne pas tomber dans le piège.
Des lieux où « le pire côtoie le meilleur ». Après la fausse origine française, 60 millions de consommateurs épinglent la supercherie des « pseudo-saucisses locales » qui gagnent les marchés d’été. Prix, enrobage, fleur… RMC Conso vous explique comment ne pas vous faire avoir par ces arnaques.
Ces marchés d’été, notamment ceux situés dans les stations balnéaires et autres villes fréquentées par les vacanciers, « accueillent souvent plus de commerçants que de producteurs », prévient 60 millions de consommateurs.
Ces derniers s’appuient sur une logique opportuniste. En effet, ils vont changer de marchandise au fil des périodes de l’année puisqu’ils ne produisent rien. « Ils vont proposer du fromage pendant trois mois, puis du nougat pendant trois mois et les trois mois suivants du saucisson », déplore Emmanuel Carbonne, vice-président de l’association Fromages de terroirs et affineur de fromages, au magazine.
Attention aux prix trop attractifs
Les commerçants qui proposent ces « pseudo-saucisses locales » jouent sur des prix attractifs. Ils créent ainsi une impression de « bonne affaire » qui peut susciter l’enthousiasme des vacanciers. Mais ce sont justement ces prix particulièrement bas qui devraient susciter la méfiance.
« Trois saucisses pour 10 euros présentées comme des produits du terroir ? Ce n’est tout simplement pas possible », prévient Stéphane Malandain, directeur de la société Saucissons Roches Blanches en Seine-Maritime.
« Méfiez-vous d’un saucisson à base de viande fraîche et de boyau naturel vendu à moins de 30 euros le kilo », ajoute-t-il. Et pour cause, les méthodes de fabrication traditionnelles ont un coût qui se répercute automatiquement sur le prix de vente.
L’emballage « folk » n’est pas une garantie d’authenticité
Autre élément mis en avant par 60 millions de consommateurs : la mise en scène utilisée par certains détaillants pour créer une impression d’authenticité.
Tablier à carreaux, chapeau de paille ou drapeau régional… Ces éléments n’ont qu’un seul objectif selon le magazine : « Créer un lien entre le produit exposé et une origine locale, sans avoir à afficher un label qui serait pénalisant en cas de contrôle. »
60 millions évoque même des commerçants qui sont « maîtres » dans l’art de « l’enrober » et qui vont même jusqu’à inventer une histoire locale autour de leurs saucissons.
Quelques clés pour repérer une saucisse artisanale
La forme du saucisson est un bon indicateur de son origine. Les industriels souhaitent « une forme reproductible, un bâton droit », explique Jean-Paul Kuby, grand chancelier de la Confrérie de la Noble Rosette, du Fin Saucisson et du Bon Jésus à RMC Conso.
Pour obtenir ce résultat, ils emballent leurs saucisses dans un boyau artificiel, en collagène ou en cellulose, voire en plastique. Au contraire, la saucisse artisanale est fabriquée à partir de boyau naturel. Elle est donc un peu tordue.
Autre indice à surveiller : la fleur de saucisson. Sur les saucissons artisanaux, cette poudre blanche est en fait une fine couche de moisissure comestible, identique à celle des fromages. Sur les versions industrielles, il s’agit en fait de conservateurs mélangés à du talc, des ferments et des farines.
On distingue une fleur artificielle d’une fleur naturelle par sa texture et sa couleur : la fleur artificielle est plus blanche et plus uniforme, tandis que la fleur naturelle peut prendre des teintes grises ou verdâtres.