Il aura tout su. Arrivé contre 30 millions d’euros avec l’étiquette du grand attaquant des années à venir pour le RC Lens, Elye Wahi a eu une belle pression à son arrivée dans les colonies. Auteur de 19 buts et 5 passes décisives en 33 matches avec Montpellier la saison précédente, l’attaquant de 21 ans avait choisi de poursuivre son évolution en France. Avec des Lensois en pleine forme après une saison mémorable, Wahi avait tout pour réussir, comme il le confiait dès son arrivée devant un Bollaert bouillant : «Mon premier objectif était de rester en France pour continuer à progresser. Je pense que l’année dernière Openda avait le même style de jeu que moi, je veux continuer sur cette lancée et j’espère faire mieux. Le coach Franck Haise a joué un grand rôle dans ma décision, c’est lui qui a influencé ma décision finale. Un stade plein à chaque match avec des supporters comme ça, on ne pouvait pas rêver mieux !»
Des débuts compliqués pour plusieurs raisons
Dès lors, le natif de Courcouronnes a mis du temps à se lancer. Peu influent auprès des Sang et Or en championnat, ces derniers avaient trouvé leur débouché avec la Ligue des Champions et ont notamment inscrit un beau but contre Arsenal lors de la victoire à Bollaert (2-1). Mais alors qu’on le croyait lancé après cette maîtrise affichée face aux Gunners, l’international Espoirs (11 sélections, 3 buts) n’a pas pu enchaîner. Auteur d’un autre but européen contre le PSV fin octobre, il a dû attendre fin novembre pour goûter à nouveau au but contre Clermont avant d’être expulsé pour une crise de sang. Depuis le 25 novembre, l’attaquant rapide n’a marqué que le 10 février.
Une pénurie qui a de quoi inquiéter les supporters du RC Lens. Même s’il a toujours pu compter sur le soutien du public de son entraîneur Franck Haise, l’ancien du SM Caen est revenu sur cette traversée du désert pour La voix du Nord : « Doute, je ne pense pas que ce soit le mot. Depuis mon arrivée, j’ai mis tous les ingrédients pour performer. J’ai eu des moments plus compliqués, mais le staff, l’équipe et aussi les supporters m’ont aidé. Continuer les trois derniers matches avec trois buts, c’est ce que j’ai toujours espéré. J’ai tout ce dont j’ai besoin pour avancer. Mon arrivée à Lens n’a pas été facile ; à Montpellier, les consignes n’étaient pas les mêmes. J’avais besoin de temps pour m’adapter. Je savais qu’on allait m’attendre, notamment à cause du coût de mon transfert, mais je ne me suis pas posé de questions.
Sifflé par Bollaert contre Clermont, Wahi a donné la bonne réponse contre Lorient
Cependant, grâce à l’abnégation et au soutien, Elye Wahi a pu retrouver son aura de tueur. Au tournant du mois de février à mars, il avait notamment inscrit trois buts en autant de matches contre Fribourg, Monaco et Lyon. Avoir de l’impact dans de telles rencontres pourrait laisser penser que le droitier était de retour pour de bon et qu’il finirait la saison en beauté. Mais voilà, malgré un but contre Nice et contre Lille, le résultat n’est pas encore celui attendu pour l’intéressé, le RC Lens et ses supporters. Dès lors, ces derniers décident de se désolidariser de leur buteur le temps d’une soirée. Auteur d’un match morose contre Clermont le 20 avril, Elye Wahi a été remplacé en fin de match. A sa sortie, le stade Bollaert l’a copieusement sifflé pour la première fois depuis son arrivée dans le Nord. Protégé par Franck Haise qui avait fustigé l’attitude des supporters présents au stade ce soir-là, une réponse de l’intéressé était forcément attendue ce vendredi face à Lorient.
Et même si tout n’a pas été parfait, notamment à l’arrivée, l’ancien Montpelliérain a su inscrire son huitième but de la saison (57e). Une délivrance pour l’intéressé qui a montré son maillot à tout Bollaert, afin de montrer qu’il n’avait pas complètement oublié les sifflets à son encontre deux semaines plus tôt. Loué pour sa force de caractère et sa capacité à faire taire ses détracteurs, Wahi a également été salué par Brice Samba à l’issue de la rencontre : «J’ai dit la semaine dernière qu’il était fort mentalement. Car, oui, des choses lui manquent encore, mais il y arrive. Il n’a que 21 ans, il lui manque donc encore des buts et sera à nouveau sifflé plus tard. Mais c’est bien car cette période va l’aider à bien grandir.» Et tandis que le RC Lens cherche à s’assurer une place en Coupe d’Europe pour la saison prochaine, Elye Wahi sait faire oublier son premier millésime compliqué dans la peau d’un Sang et Or. Il semble en tout cas déterminé à y parvenir.
Pub. LE
Mise à jour