Il n’a pas dit son nom mais le message est clair. Emmanuel Macron a accusé lundi sans le citer nommément le patron de X, Elon Musk, de soutenir « une nouvelle internationale réactionnaire » et d’ingérence dans les élections, notamment en Allemagne et au Royaume-Uni.
« Voilà dix ans, si on nous avait dit que le propriétaire d’un des plus grands réseaux sociaux du monde soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne ? Qui l’aurait imaginé ? », a lancé le président français lors d’une allocution devant les ambassadeurs français, en référence au soutien continu du patron américain au parti d’extrême droite allemand, AfD.
Proche du président élu Donald Trump, le chef d’entreprise milliardaire participera jeudi à une conversation avec la dirigeante du parti d’extrême droite allemand, AfD, retransmise sur X. « Seule l’AfD peut sauver l’Allemagne », avait affirmé Elon Musk sur son réseau social, déclenchant des accusations d’ingérence dans la campagne électorale pour les législatives allemandes du 23 février.
« Rien n’interdit » à Elon Musk, propriétaire de X, d’afficher son soutien à l’extrême droite, a de son côté précisé ce lundi la Commission européenne, tout en assurant qu’elle veillerait à ce que la plateforme ne soit pas détournée pour influencer l’élection allemande.
Une vieille histoire au cœur de la polémique au Royaume-Uni
Au Royaume-Uni aussi, le patron de Tesla et Space X multiplie les prises de position. Dans une série de messages postés sur son réseau social X ces derniers jours, il a notamment ciblé Keir Starmer, le chef du gouvernement et anciennement à la tête du parquet en Angleterre. Au cœur de ses attaques : la gestion par les autorités, il y a plus de dix ans, d’une vaste affaire de viols et d’exploitation sexuelle de plus de 1 500 filles et jeunes filles dans le nord de l’Angleterre. La plupart des responsables étaient des hommes originaires du Pakistan et les autorités ont été accusées de ne pas avoir pris la mesure de cette affaire.
Face à ces accusations, le Premier ministre britannique a dénoncé l’attitude d’Elon Musk, sans le citer nommément. « Ceux qui propagent mensonges et désinformation (…) ne s’intéressent pas aux victimes. Ils s’intéressent à eux-mêmes », a déclaré Keir Starmer lors d’une conférence de presse.
Toujours au Royaume-Uni, Elon Musk a par ailleurs appelé à l’organisation de nouvelles élections législatives au Royaume-Uni, et a réclamé la libération de l’activiste d’extrême droite Tommy Robinson, condamné à 18 mois de prison pour avoir enfreint une décision de justice qui lui interdisait de répéter des propos diffamatoires envers un réfugié syrien.