Huit anciens ingénieurs de SpaceX ont porté plainte mercredi 12 juin contre l’entreprise aérospatiale et son patron, Elon Musk, pour avoir été injustement licenciés, après avoir accusé l’entreprise de tolérer le harcèlement sexuel et certaines discriminations à l’égard des femmes. Ces quatre hommes et quatre femmes assurent que le controversé milliardaire américain, également patron de Tesla et « personnellement ordonné » leur licenciement en 2022, après avoir préparé une lettre ouverte dénonçant ses propos déplacés sur les réseaux sociaux. La plainte, déposée devant un tribunal de Los Angeles, dénonce « une culture sexiste omniprésente au sein de SpaceX »au détriment des femmes et des personnes LGBT+.
En tant que patron, Elon Musk « dirige son entreprise à l’âge des ténèbres – traitant les femmes comme des objets sexuels à juger par la taille de leur soutien-gorge, bombardant le lieu de travail de plaisanteries sexuelles obscènes »détaille la plainte. « Être licencié pour avoir protesté contre l’échec total de SpaceX à prendre des mesures fondamentales pour prévenir le harcèlement sexuel est clairement une mesure de représailles, répréhensible et susceptible de donner lieu à des poursuites. »a commenté Anne Shaver, l’une des avocates des plaignants.
Les ex-salariés en question ont déjà engagé des procédures qui ont été remontées jusqu’à l’inspection du travail américaine, la NLRB. Ils ont décrit une entreprise où les commentaires sexuels et autres formes de harcèlement sont tolérés, où les femmes sont moins payées que les hommes à travail égal et où elles sont plus rarement promues. Et où l’humour déplacé utilisé en ligne par Elon Musk est régulièrement imité par les salariés.
Un cheval en échange de sexe
En janvier, SpaceX a porté plainte contre le NLRB, pour tenter de l’empêcher d’entendre ses anciens salariés. L’entreprise affirme que le fonctionnement de cette agence fédérale est inconstitutionnelle et que le processus d’audience viole le droit du groupe à un procès devant jury. Contacté par l’AFP mercredi, SpaceX n’a pas immédiatement réagi.
Le dépôt de cette nouvelle plainte coïncide avec la publication d’une enquête par le journal Wall Street , qui questionne le rapport d’Elon Musk aux femmes au sein de son entreprise aérospatiale. Le quotidien américain cite plusieurs cas problématiques, dont celui d’une ancienne employée qui affirme que le milliardaire s’est exhibé devant elle en 2016 et lui aurait proposé de lui offrir un cheval en échange de relations sexuelles. Le patron aurait également demandé à un autre employé, qui a quitté l’entreprise en 2013, de porter ses enfants. Tesla, autre fleuron d’Elon Musk, a fait l’objet d’accusations de racisme et de harcèlement sexuel sur son site californien.