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Elon Musk nommé ministre du « cost-killing », le signal inquiétant envoyé par Trump

Elon Musk nommé ministre du « cost-killing », le signal inquiétant envoyé par Trump

Nouvelle mission pour le milliardaire qui devrait diriger le « département de l’efficacité gouvernementale » : démanteler le budget fédéral. Avec cette annonce, ce mardi 12 novembre, le président américain entame sa stratégie du chaos.

Pour financer sa campagne, Donald Trump a pu compter sur la générosité de son nouvel allié ultra conservateur : Elon Musk.

Pour financer sa campagne, Donald Trump a pu compter sur la générosité de son nouvel allié ultra conservateur : Elon Musk. Photo Sean Simmers/AP/SIPA

Par Olivier Tesquet

Publié le 13 novembre 2024 à 15h18

CC’était une promesse de campagne. Un échange de bonnes pratiques, pour récompenser son principal soutien financier. À peine une semaine après avoir remporté l’élection présidentielle américaine, Donald Trump a annoncé la nomination d’Elon Musk à la tête d’un « ministère de l’efficacité du gouvernement ». Le patron de . Selon les mots de Trump, fidèle à son champ lexical de fracturation, le couple sera responsable « pour envoyer des ondes de choc à travers le système », autrement dit de dégraisser le mammouth sans ménagement.

S’il reste flou sur le modus operandi de ce nouveau ministère de la tuer les coûts (réduction des coûts) qu’il compare au projet Manhattan (programme clandestin de développement de la bombe atomique pendant la Seconde Guerre mondiale, atmosphère…), Trump joue une partition inquiétante déjà esquissée lors de sa campagne : celle de la vengeance et soupçon de déloyauté.  » (Employés fédéraux) détruire ce pays », a-t-il déclaré dans une interview accordée fin août au YouTuber Shawn Ryan. « Ce sont des gens véreux, des gens malhonnêtes. Ils devront rendre des comptes. »

Cette rhétorique de purge s’inspire de l’autocrate hongrois Viktor Orbán, qui a méthodiquement éliminé les contre-pouvoirs dans son pays pour conserver le pouvoir ; du président anarcho-capitaliste argentin Javier Milei, élu sur la promesse de licencier soixante-dix mille fonctionnaires. Et aussi le colistier de Trump, JD Vance. Partisan du coup d’État institutionnel, le gouverneur de l’Ohio estime qu’il faut « débaasifier » les institutions, à l’image de la purge du parti Baas dans l’Irak post-Saddam. En 2021, dans un podcast politique, il a offert ce conseil à Trump : « Licenciez tous les bureaucrates de niveau intermédiaire, tous les fonctionnaires de l’administration, et remplacez-les par nos gens. »

C’est d’ailleurs exactement la recommandation du Projet 2025, ce guide de la révolution conservatrice réalisé par la Heritage Foundation, un influent think tank conservateur. Sous prétexte de « nettoyer l’État profond », ce document de 900 pages prévoit de soumettre à l’approbation politique le recrutement de dizaines de milliers de fonctionnaires. Durant la campagne, Trump a pris soin de prendre ses distances par rapport à cette feuille de route. Trop autoritaire ? Evidemment, il s’agissait avant tout d’un calcul stratégique.

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