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Elon Musk, acteur politique d’extrême droite, puissance X

Elon Musk et Donald Trump au centre spatial Kennedy de la NASA à Cap Canaveral, en Floride, le 30 mai 2020.

« Je suis un absolutiste de la liberté d’expression » : c’est ainsi qu’Elon Musk s’est défini en 2022, lorsqu’il a acheté pour 44 milliards de dollars (40 milliards d’euros) le réseau social Twitter, qu’il a rebaptisé X. « La liberté d’expression est le fondement d’une démocratie fonctionnelle, et Twitter est la place publique numérique où sont débattues les questions vitales pour l’avenir de l’humanité. »a déclaré le fondateur de Tesla et de SpaceX, qui exprimait alors ses idées libertaires. J’espère que même mes pires critiques resteront sur Twitter, car c’est ça la liberté d’expression.

Deux ans plus tard, Elon Musk a transformé le réseau social en un instrument de pouvoir au service de ses idées, qui continuent de dériver vers l’extrême droite.

Le milliardaire s’est transformé en acteur politique, finançant et promouvant Donald Trump, qu’il a interviewé lundi 12 août sur sa chaîne X – une interview dont la retransmission a rencontré des difficultés techniques – et croisant le fer avec les gouvernements. Dans son viseur début août, le Royaume-Uni et le Venezuela.

« Soutenir la liberté d’expression au Royaume-Uni », s’est insurgé le 9 août Elon Musk, qui voit dans les condamnations britanniques pour haine raciale une atteinte à la liberté d’expression. De l’autre côté, le gouvernement de Keir Starmer accuse le réseau social d’alimenter la désinformation et de propager des discours de haine, en pleine émeutes d’extrême droite après le meurtre de trois petites filles, faussement attribué à un musulman venu en bateau au Royaume-Uni alors qu’il a en réalité été commis par un adolescent né au Royaume-Uni, fils d’immigrés rwandais. Elon Musk avait notamment rétabli sur X, fin 2023, le compte de l’influenceur d’extrême droite Tommy Robinson, qui, ces dernières semaines, a amplifié la fausse rumeur. Surtout, le 4 août, dans un commentaire accompagnant une vidéo publiée par ce dernier, Elon Musk avait tweeté : « une guerre civile est inévitable ».

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A Caracas, les insultes fusent également contre le président Nicolas Maduro, accusé de fraudes massives lors de la dernière élection présidentielle. « Honte au dictateur Maduro »Elon Musk a tweeté qu’il se réjouissait que X soit le réseau social leader au Venezuela. Le dirigeant vénézuélien estime que Elon Musk propage des discours de haine et alimente les manifestations contre lui. Il l’accuse d’être le front d’une opération de déstabilisation menée par les États-Unis. Le 9 août, il a fermé le réseau social. « X fermé pendant dix jours ! Elon Musk est dehors ! »a déclaré M. Maduro, qui l’a également accusé d’être « la représentation de l’idéologie fasciste, anti-naturelle et anti-société ». Curieusement, les deux gouvernements, un parti travailliste centriste et une dictature d’extrême gauche, sont combattus avec la même force.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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