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Elodie Clouvel, Reine d’un jour à Versailles

Elodie Clouvel, après sa deuxième place au pentathlon moderne, à Versailles, le 11 août 2024.

Discipline largement méconnue, le pentathlon moderne, ce sport qui mêle escrime, saut d’obstacles, natation, puis « laser run » (une course de 3 000 mètres entrecoupée de quatre passages au pas de tir) s’apprécie autant qu’un bon thriller : le suspense dure jusqu’au bout. A cet égard, il n’est pas sans rappeler le biathlon, où d’excellents fondeurs peuvent manquer un podium à cause d’un tir raté.

Dimanche 11 août, sur le site olympique de Versailles, c’est ce scénario palpitant qui a coûté à la Française Elodie Clouvel la médaille d’or de la finale féminine du pentathlon moderne. Elle a dû se contenter de l’argent. Première au classement provisoire après l’équitation, l’escrime et le 200 mètres nage libre où elle excelle, l’athlète, policière dans le civil, devançait alors de 13 secondes sa principale adversaire mondiale, la Hongroise Michelle Gulyas.

Versailles était en exultation et avait fait« E-lo-diiiiie »acclamée à tue-tête, sa reine d’un jour. Mais le rêve d’un sacre s’est estompé après la première séance de pistolet laser. La Tricolore a dû s’essayer à plusieurs reprises pour toucher les cinq cibles. La Hongroise, excellente tireuse, en a profité pour devancer la favorite du public.

« Résilience et courage »

Même si sa main tremblait moins lors des tirs suivants, Elodie Clouvel n’a jamais réussi à rattraper son retard. Au final, elle rate l’or pour neuf secondes ! La Sud-Coréenne Seungmin Seong termine à la troisième place. C’était un peu la surprise sur ce podium féminin où l’on attendait la Britannique Kerenza Bryson, mais elle avait perdu trop de points en saut d’obstacles. L’épreuve équestre n’a pas non plus souri à Marie Oteiza, la deuxième Française en lice. Après avoir refusé un obstacle, son cheval Babouchka de la Bride l’a désarçonnée, compromettant définitivement ses chances. La jeune femme, originaire de Mont-de-Marsan, a terminé dernière, à la dix-huitième place, sous l’ovation des tribunes qui n’ont cessé de la soutenir.

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Elodie Clouvel, de son côté, a savouré sa médaille d’argent comme si elle était en or. Tour d’honneur, explosions de joie, embrassades à répétition avec son staff, selfies à n’en plus finir, l’athlète de 35 ans s’est présentée à la presse, bien après les deux autres médaillées. Elle pensait évidemment à l’or, mais à bien y réfléchir, elle craignait le pire. « Cette deuxième place est incroyable. C’est une histoire de résilience et de courage. Il y a un an, je voulais tout abandonner et aujourd’hui, je suis vice-championne olympique. »dit-elle, la voix tendue. Et, pour elle, ce trophée en argent « a une saveur plus particulière » que celui obtenu lors des Jeux olympiques de Rio en 2016.

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Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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