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Elle demande à Emmanuel Macron de venir à Tbilissi : qui est Salomé Zourabichvili, la présidente de Géorgie ?

Elle demande à Emmanuel Macron de venir à Tbilissi : qui est Salomé Zourabichvili, la présidente de Géorgie ?

Le président géorgien a demandé samedi au président français de se rendre à Tbilissi pour « soustraire définitivement le Caucase (…) à l’influence russe ».
A cette occasion, TF1info revient sur le parcours de Salomé Zourabichvili, élue en 2018 et partisane convaincue du rapprochement de son pays avec l’UE.

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Géorgie : un projet de loi jugé pro-russe ébranle le pays

Elle l’attend de pied ferme. Samedi, la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili, qui a opposé son veto à la loi controversée sur« influence étrangère », a demandé au président français Emmanuel Macron de venir à Tbilissi pour « soustraire définitivement le Caucase (…) à l’influence russe ».

« Laissez-les venir! » » a-t-elle demandé, faisant référence aux dirigeants de l’Union européenne. « Emmanuel Macron m’a promis pratiquement depuis mon élection, en 2018, qu’il viendrait. Il doit le faire avant le début de la campagne électorale (issu des élections législatives géorgiennes, ndlr) en septembre », a déclaré la présidente, en conflit ouvert avec son gouvernement, dans une interview avec La Tribune dimanche.

« Que la France ne soit pas présente est une aberration. Je le dis en termes très clairs. J’ai écrit au président Macron, je l’attends pour la fête de l’indépendance de la Géorgie, le 26 mai », a déclaré Mme Zourabichvili, ancienne diplomate française devenue la première femme élue à la tête de la Géorgie en 2018.

Né à Paris dans les années 1950

Fille d’immigrés géorgiens installés en France depuis l’invasion soviétique de la Géorgie en 1921 et cousine d’Hélène Carrère d’Encausse, Salomé Zourabichvili est née le 19 mars 1952 à Paris.

Sa scolarité est sans faille. Après avoir obtenu une « bonne » note au baccalauréat, elle rejoint les locaux de la rue Saint-Guillaume, à deux pas de Saint-Germain-des-Près, dans le 7e arrondissement. Elle reste à Sciences Po Paris de 1969 à 1972 avant de rejoindre l’Université de Columbia, école des affaires internationales et institut russe de 1972 à 1973.

La jeune adulte parle désormais couramment plusieurs langues, en plus du géorgien et du français, elle parle désormais facilement l’italien, l’anglais et possède des bases en russe et en allemand.

undéfiniundéfiniSciences po Paris

Diplomate et conseiller

En 1974, à l’âge de 22 ans, la jeune femme entre dans la diplomatie française et devient diplomate. Elle sert à l’ambassade de France à Rome jusqu’en 1977, puis devient deuxième secrétaire à la mission permanente de la France auprès des Nations Unies à New York jusqu’en 1980.

De 1980 à 1984, Salomé Zourabichvili retourne au Quai d’Orsay avant de rejoindre l’ambassade de France à Washington jusqu’en 1988, puis celle de N’Djamena, au Tchad. Elle devient ensuite conseillère politique dans les années 1990 à l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) puis revient en France en 1996 pour conseiller le ministre des Affaires étrangères, Hervé de Charette.

Salomé Zourabichvili a ensuite travaillé au cabinet du Premier ministre français de 2001 à 2003, à la tête des affaires internationales et stratégiques.

Ambassadeur et ministre en Géorgie, professeur à Paris

En 2003, Jacques Chirac l’envoie comme ambassadrice à Tbilissi, la capitale de la Géorgie. En mars 2004, elle devient exceptionnellement ministre des Affaires étrangères de Géorgie. Sa nomination est alors perçue comme une volonté de rapprocher le bloc occidental.

Un an et demi plus tard, elle est remerciée par le président Saakachvili qui l’a nommée. « Depuis son éviction de ce gouvernement, la population géorgienne l’a placée en tête des sondages : elle incarne désormais le nouvel espoir politique de la Géorgie »soulignent les éditions Grasset qui ont publié deux de ses ouvrages : « La tradition géorgienne, 2003-2008 » Et « Une femme pour deux pays ».

En 2006, Salomé Zourabichvili crée le parti « Voie de Géorgie », un parti d’opposition.

Salomé Zourabichvili et Javier Solana, secrétaire général du Conseil de l’Union européenne en 2004. – AFP

Elle abandonne la politique… avant d’y revenir

Quatre ans plus tard, en 2010, l’ex-diplomate quitte la politique géorgienne. « Pour l’instant, il n’existe pas en Géorgie le minimum de démocratie nécessaire à l’existence de l’opposition », affirme alors le quinquagénaire. Elle a ensuite accepté un poste de chef d’une commission du Conseil de sécurité de l’ONU travaillant sur les sanctions contre l’Iran. « C’est une pause et je reviendrai quand les conditions seront favorables »assure-t-elle.

Elle devient également enseignante à Sciences Po, où elle donne des cours jusqu’en 2014 à l’École des affaires internationales (PSIA) et au niveau premier cycle du Collège universitaire.

Un retour remarquable….

« casser » cette politique aura duré quelques années. En 2016, Salomé Zourabichvili est élue candidate indépendante au Parlement géorgien. Deux ans plus tard, elle atteint l’échelon le plus élevé : le 29 novembre 2018, à 66 ans, l’ancienne ambassadrice, soutenue par le parti géorgien au pouvoir. Dream, est largement élu. Elle a été inaugurée comme la première femme présidente de Géorgie.

« L’objectif de ma présidence sera de rendre irréversible le développement démocratique de la Géorgie et son chemin vers l’Europe »a-t-elle déclaré lors de son discours d’investiture. « Je faciliterai ce processus avec le soutien de notre partenaire stratégique, les États-Unis, et de nos amis européens »ajoute-t-elle lors de son discours.

Ce pays du Caucase souhaite depuis dix ans rejoindre l’Otan et l’Union européenne, au risque d’offenser son puissant voisin russe. En décembre 2023, l’ancien pays soviétique a obtenu le statut de candidat officiel à l’adhésion européenne.


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