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« Elle brise un plafond de verre » : premières vidéos diffusées lors du procès des violeurs de Gisèle Pélicot

A Mazan, des centaines de femmes victimes de violences se sont rassemblées samedi en soutien à Gisèle Pelicot.
Fait rare, le tribunal correctionnel du Vaucluse a finalement accepté, à la demande de la victime, de diffuser en présence du public les vidéos insupportables de ses viols.
Cette dernière souhaite que la société prenne conscience de ce qu’elle a subi.

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Le procès pour viol de Mazan, un cas emblématique des violences sexuelles et des ravages de la soumission chimique

Dignité, détermination, droiture. Le cortège, composé notamment de femmes victimes de violences, a choisi la même attitude que Gisèle Pélicot, ce samedi 5 octobre à Mazan, marchant visage découvert, en silence, pour manifester son soutien à cette femme droguée et offerte par son mari. à une cinquantaine d’étrangers. Des viols filmés dont elle a exigé la diffusion publique lors de l’audience de vendredi, contre l’avis du président du tribunal correctionnel du Vaucluse.

Une décision saluée par toutes les personnes présentes. « Le fait qu’elle dise : « Je veux que cela soit public », qu’elle regarde les vidéos, ce n’est pas que pour elle qu’elle travaille, elle travaille pour toutes les autres femmes »témoigne un participant au reportage ci-dessus. « C’est très dangereux de faire ça. C’est s’exposer devant des gens qui ne sont pas gentils. admire un retraité. Tandis qu’une jeune femme est convaincue : « Elle brise un plafond de verre, elle ouvre vraiment le parquet. Les femmes, du moins celle que je suis en particulier, ça leur a vraiment donné un coup de pouce pour se lancer, pour témoigner »dit-elle.

On le voit très bien, c’est une poupée de chiffon sur les images, c’est ce qui est encore plus douloureux.

Une jeune femme témoin du visionnage des images de viol de Gisèle Pelicot

Si son courage force l’admiration, c’est parce qu’elle a décidé d’affronter ses violeurs présumés sur leur terrain sombre, presque insupportable. « Je suis assommé à partir de cette heure, de ce visionnage de vidéo, c’est abject », dit une personne du public en partant. « On le voit très bien, c’est une poupée de chiffon sur les images, c’est ça qui est encore plus douloureux »ajoute son voisin. L’un des avocats de Gisèle Pélicot estime que ce visionnage est « nécessaire ». « Et parce que c’est nécessaire, elle a demandé que ce visionnage soit public »insiste-t-il.

Depuis la première ovation, le 17 septembre, pas une entrée, pas une sortie du court de Gisèle Pélicot ne s’est déroulée sans applaudissements. Des séquences postées sur les réseaux sociaux avec des milliers de vues cumulées. Et les commentaires en témoignent : la victime, tête haute, est devenue le symbole de la lutte contre les violences sexuelles en France.  » Gisèle Pélicot a souhaité que ce procès soit un procès politique dans le sens où la société se sentirait concernée par ce qui s’est passé, c’est-à-dire par ces 50 violeurs, ce mari qui était derrière un incroyable agresseur « , souligne Ernestine Ronai, responsable de l’Observatoire des violences faites aux femmes (OVF) en Seine-Saint-Denis.

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Gisèle Pélicot a très vite permis à la rédaction de citer son nom complet et déclenché des manifestations de solidarité dans tout le pays. Dans ce combat qui dépasse le cadre judiciaire, beaucoup voient une révolution. Un changement peut être définitif dans le statut et l’image des femmes maltraitées. Un premier signe palpable : selon les mots de Gisèle Pélicot, « La honte ne devrait pas, mais elle a déjà largement changé de camp. »


Virginie FAUROUX Reportage : Olivier Santicchi et Suzanne Prez

Cammile Bussière

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