Elle a perdu 40 kilos grâce à l’Ozempic, un médicament antidiabète : le calvaire d’une Charentaise filmé par Envoyé Spécial
Des douleurs abdominales atroces comme si on « m’éviscérait », des nausées, des vomissements constants, les liquides et la nourriture ne coulent presque plus et cette quinquagénaire épuisée a été obligée de mettre toute sa vie entre parenthèses. En huit mois, elle a perdu 40 kilos, mange des compléments hypercaloriques et avale des antiémétiques à longueur de journée.
« Je ne vis plus, je survis. »
« L’opération a consisté à sectionner le muscle pylorique, au bas de l’estomac, qui relie l’intestin, et à créer un petit tunnel pour que les liquides puissent passer plus facilement. Il y avait 60 % de chances que ça réussisse, mais ça n’a pas été le cas. Depuis une semaine, je suis de nouveau en période de crise majeure, j’ai perdu un kilo en 72 heures. » Son indice de masse corporelle n’est plus que de 16 alors que la normale est entre 18,5 et 25 et il pourrait avoir besoin de nouveau d’une alimentation entérale, autrement dit par sonde gastrique.
« Je dois revoir mon médecin pour savoir si je dois être hospitalisée et faire le point avec l’hôpital Cochin à mon retour. La seule solution qui reste est la pose d’un stimulateur gastrique pour soulager les nausées, mais il n’y a aucune garantie de résultat. Je ne vis plus, je survis. C’est épuisant. »
Une longue bataille juridique
Isabelle Charrier, conseillère en formation, est en arrêt maladie longue durée. « Je ne touche que 500 € par mois au lieu de 1 400 €, et mes frais pour aller à Paris ne sont pas couverts. C’est devenu très compliqué. » Alors, ses amis ont ouvert une cagnotte pour l’aider à faire face à ses frais de subsistance. D’autant qu’Isabelle Charrier a, en parallèle, lancé une bataille judiciaire. « J’ai contacté le cabinet Dante à Paris, qui a accompagné les victimes du Mediator. L’objectif est d’être reconnue comme victime d’aléas thérapeutiques pour être indemnisée. Nous attaquons aussi l’État. » Et à travers l’État, l’Agence nationale de sécurité du médicament. D’autant qu’en octobre, une étude publiée dans le JAMA, une revue médicale internationale, affirme qu’Ozempic peut provoquer des effets indésirables graves comme la gastroparésie.
Un combat pour sa santé et contre le laboratoire Novo Nordisk que les équipes d’Envoyé Spécial, l’émission d’Elise Lucet sur France 2, sont venues filmer pendant trois jours en Charente, en juin, pour une diffusion tout début septembre. « Ils m’ont aussi accompagnée chez mon avocat et sont allés interroger le laboratoire sur mon cas, au Danemark. » Depuis, d’autres chaînes de télévision l’ont contactée et le collectif « Victimes Ozempic » qu’elle a lancé sur Facebook a considérablement grandi.