« Elle a l’air en forme, on la surveille »
Par
Murielle Bouchard
Publié le
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Après l’orque en 2022, et le béluga la même année, une baleine à bosse a été aperçue dans la Seine plusieurs fois depuis le samedi 12 octobre 2024. L’animal bouge beaucoup et est revenu plusieurs fois sur le pont de Normandie.
Une des vidéos de la baleine à bosse (GECC)
Le premier signalement date du samedi 12 octobre 2024. Il provenait d’un plaisancier à proximité du port de Honfleur et depuis « nous en avons eu beaucoup, samedi au Pont de Normandie, dimanche à Tancarville et encore hier sur ces secteurs ». Eléonore Meheust est biologiste marine à l’observatoire Pelagis situé à La Rochelle.
« Elle bouge beaucoup, elle a l’air en forme »
L’observatoire surveille l’état des populations de mammifères marins, d’oiseaux marins et de toutes les grandes espèces marines. Et après avoir étudié les documents des chanceux qui ont croisé la route de cet animal, les spécialistes de l’observatoire l’ont rapidement identifié.
C’est une baleine à bosse, c’est sûr. Elle semble en bonne forme donc depuis les signalements, nous la suivons à distance, à l’estuaire de la Seine avec les correspondants du réseau national des échouages.
Les autorités portuaires sont également au courant, ainsi que la préfecture.
La baleine à bosse n’est pas rare ici
De loin, on suit donc la baleine. « La baleine à bosse est un cas différent de l’orque ou du béluga, qui sont des animaux que nous n’avons pas du tout sur nos côtes. Nous avons des baleines en Manche, elles descendent de la mer du Nord de plus en plus régulièrement depuis une dizaine d’années sur nos côtes. »
En 2024, le GECC (Groupe d’Etude des Cétacés du Cotentin) a enregistré cinq observations de cette espèce en Normandie.
« Dites-nous si vous la voyez, mais ne la dérangez surtout pas »
Le GECC précise : « La baleine à bosse est une espèce protégée. Il est interdit de la déranger. Cette espèce migratrice peut utiliser les eaux de la mer de la Manche pour rejoindre les eaux chaudes des Caraïbes ou du Cap-Vert où elle se reproduit après avoir passé l’été sous les hautes latitudes. Un autre corridor migratoire est souvent utilisé : les eaux de l’Atlantique Nord au large des côtes irlandaises. »
Pour Eléonore Meheust : « Nous travaillons beaucoup grâce aux signalements des gens, il ne faut pas hésiter à appeler si vous la voyez, cependant il ne faut évidemment pas l’approcher ni la déranger. »
Selon le biologiste, « comme il se déplace correctement, il va certainement repartir très vite, il est arrivé dans cette zone pour se nourrir, il devrait repartir naturellement dans quelques jours… Evidemment on ne sait pas quand. »
Informations pratiques
Vous pouvez signaler la baleine à bosse si vous l’apercevez auprès de Pelagis 05 46 44 99 10 ou du GECC 07.66.17.50.48.
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