Elisabeth Borne ouvre la voie à un « tremplin » en 2027

Si la Première ministre insiste sur le fait que l’âge légal de départ à 64 ans « n’est pas négociable », elle n’est pas opposée à l’idée de dresser un premier bilan de la réforme à l’issue du quinquennat.
Elisabeth Borne s’est montrée à la fois ferme et ouverte sur le cours qu’elle souhaite donner à sa réforme des retraites. D’une part, elle a affirmé le caractère non négociable de l’âge légal de départ à la retraite inscrit dans le projet : « La retraite à 64 ans et l’accélération de la réforme Touraine est le compromis que nous avons proposé après avoir entendu les organisations patronales et syndicales, après avoir échangé avec les différents groupes parlementaires. Et, je vous le dis, il faut veiller à l’équilibre du système », explique-t-elle ce samedi depuis France info ce matin,
Mais dans la foulée, elle a aussi fait un pas vers le soutien dont la majorité aura besoin pour faire passer ce texte au Parlement, à savoir les Républicains et surtout le MoDem. Ces derniers jours, le député Philippe Vigier du Parti de la Renaissance alliée s’est prononcé en faveur d’une « clause de révision ».
L’élection présidentielle de 2027 comme « clause de révision »
« Nous proposons une clause de révision de la réforme en 2027-2028 », a-t-il déclaré dimanche dernier à LCI. Cela permettra de fournir des éléments objectifs et de voir l’efficacité de tous les dispositifs.
« Je reste attaché à ce que 43 ans soit la durée maximale de cotisation, a-t-il expliqué. Je propose cette clause de révision à 63 ans, et on verra après s’il est nécessaire » de repousser encore l’âge légal. .
Pour le député MoDem d’Eure-et-Loire, il s’agirait « d’un acte de responsabilité » qui mobiliserait à la fois le Parlement, le gouvernement, les partenaires sociaux ainsi que la Cour des comptes chargée de présenter « un rapport sur les effets positifs ou négatifs impacts de la réforme ».
Selon Élisabeth Borne, le passage au prochain mandat constituera de facto une clause de révision : « A la fin du mandat, il y a une clause de révision par nature, qui est l’élection présidentielle et les élections législatives. Si on peut introduire le fait qu’il y aura, par exemple, dans la transparence, un point d’avancement où nous en sommes dans le retour à l’équilibre de notre système, nous pouvons avoir ce débat au Parlement.
En revanche, le chef du gouvernement ne veut pas voir dans cette ouverture un aveu de faiblesse ou de doute quant à la nécessité d’une réforme des retraites. « Chaque année, le Conseil d’orientation des retraites produit un rapport. Et nous regardons l’évolution de notre système de retraite chaque année, a-t-elle rappelé. Si les parlementaires veulent particulièrement qu’il y ait un débat en 2027 sur cette question, ce sera leur choix. Pourquoi pas. Je dis simplement que notre objectif est de faire en sorte qu’en 2030, nous ayons un système équilibré.