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Elections législatives en France : les informations du lundi 8 juillet

La Bourse suisse a ouvert dans le rouge lundi matin, visiblement peu rassurée par la victoire surprise de la coalition de gauche aux législatives françaises. Si l’arrivée au gouvernement du parti d’extrême droite Rassemblement national a été évitée, les acteurs du marché s’inquiètent du risque d’impasse politique dans un parlement sans majorité claire.

D’autres places européennes étaient également dans le rouge, notamment celles de Paris (CAC 40 -0,59%), Londres (FTSE 100 -0,29%) et Francfort (DAX -0,11%).

Les électeurs français ont créé la surprise dimanche dernier au second tour des législatives, faisant de l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire la première force politique de l’Assemblée nationale avec 182 sièges, suivie du parti macroniste Ensemble (168 sièges). Le Rassemblement national, pourtant donné vainqueur au premier tour fin juin, a terminé troisième (143 sièges).

Avec ce score, aucune des trois forces politiques ne peut atteindre, seule, les 289 députés nécessaires à la majorité absolue. Le Premier ministre sortant Gabriel Attal doit remettre sa démission au président Emmanuel Macron dans la matinée, même s’il s’est dit prêt à rester à Matignon « aussi longtemps que le devoir l’exigera ». La position de M. Macron est très attendue, car c’est lui qui a le pouvoir de nommer le Premier ministre.

« Le pire des scénarios »

Ce processus pourrait prendre beaucoup de temps, en attendant un hypothétique accord entre plusieurs forces politiques sur un candidat à Matignon et sur un programme. A moins qu’il n’opte pour un gouvernement technique sur le modèle italien ou sur son équipe sortante pour traiter les affaires courantes à court terme.

« Le scénario d’une impasse politique en France, avec une Assemblée divisée en trois blocs (gauche-centre-droite), est celui qu’ont choisi les Français », résume John Plassard, expert de Mirabaud Banque, estimant qu’il s’agit du « scénario le moins pire ».

« Si les marchés financiers devraient dans un premier temps être soulagés que les extrêmes n’aient pas obtenu de majorité absolue à l’Assemblée nationale, il est très probable que la volatilité monte d’un cran dans une deuxième phase », a ajouté M. Plassard dans un commentaire.

« Une Assemblée divisée en plusieurs blocs, sans qu’aucun d’entre eux ne dispose d’une majorité claire, rend difficile la formation d’un gouvernement et la prise de décisions importantes. Aucune réforme majeure ne devrait voir le jour dans les trois ans à venir, ce qui signifie que les agences de notation (Moody’s en tête) réviseront rapidement à la baisse leurs estimations pour la France », conclut-il.

Vers 09h06 à la Bourse suisse, le SMI reculait de 0,13% à 11’988,20 points, après avoir clôturé vendredi soir en baisse de 0,52%.

En l’absence quasi totale de nouvelles d’entreprises, seule une minorité de valeurs leaders ont ouvert en hausse, emmenées par les assureurs Swiss Life (+0,8%) et Swiss Re (+0,6%), ainsi que Sandoz (+0,6%).

Les plus fortes baisses ont été enregistrées par Kühne+Nagel (-1,8%), ainsi que par les valeurs de luxe Swatch Group (-1,5%) et Richemont (-1,2%).

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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