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Elections législatives 2024 : une campagne en trois semaines, une mission (presque) impossible

Elections législatives 2024 : une campagne en trois semaines, une mission (presque) impossible

Après avoir méprisé le Parlement, Macron méprise l’élection du Parlement. En convoquant des élections anticipées le 30 juin, il a donné 21 jours aux partis politiques pour désigner des candidats, contracter un emprunt, préparer et mener la campagne. Une tâche énorme.

« Cela pose un énorme problème démocratique. On ne peut pas avoir un débat à grande échelle sur le projet sur la France, sur tout le territoire, en une vingtaine de jours. dénonce Igor Zamichiei, coordinateur du PCF.

La situation est périlleuse. Le Rassemblement national peut bénéficier de sa dynamique lors des élections européennes. Les autres familles politiques, les macronistes comme la gauche qui s’unit dans un Nouveau Front populaire, doivent imposer leurs thématiques durant la campagne pour espérer l’emporter.

Le casse-tête de l’organisation matérielle du vote

La démocratie interne des formations politiques est attaquée. « Elle est écrasée, déplore Igor Zamichiei. Lorsque, comme le PCF, vous faites valider vos choix par les adhérents dans le cadre des statuts, et que vous attachez beaucoup d’importance à la démocratie collective, ce court délai est insuffisant. Toutes les réunions se tiennent par vidéoconférence, sans une participation suffisante de tous les niveaux du parti. se lamente-t-il.

A cela s’ajoutent des problèmes concrets : les candidats ne sont pas toujours disponibles, et n’ont pas forcément le temps de se préparer ; il faut trouver des agents financiers, parfois négocier un prêt. Cela favorise les grandes structures.

Par ailleurs, l’impression des bulletins de vote et des circulaires électorales nécessite une énorme quantité de papier, et des imprimeries qui mobilisent leurs salariés au-delà des horaires habituels. Par rapport aux élections précédentes, le matériel électoral aurait déjà dû être envoyé à l’imprimerie.

Un coût financier important pour les communes

Le casse-tête concerne aussi les institutions. Les élections riment avec les dépenses. Pour les communes, le coût de l’organisation d’une élection est difficile à supporter.

A l’échelle d’une mairie « Un tour d’élections équivaut à un euro par électeur », indique Philippe Laurent, secrétaire général de l’Association des maires de France (AMF). Coûts provenant principalement des frais de personnel. « Il faut compter près de 7 000 euros par tour de scrutin » payer les agents déplore Alexandre Krawiec, directeur des affaires générales de la Ville de Toul. Cette année, il y a une difficulté supplémentaire : il va falloir mobiliser les fonctionnaires pendant les périodes de vacances.

Aides de l’État insuffisantes aux communes

Il convient d’ajouter à ces frais l’achat et l’entretien du mobilier électoral. « Pour une ville de 2 000 habitants, il faut 1 500 euros de matériel » informe Philippe Biro, directeur commercial de Doublet, société spécialisée dans le matériel électoral.

La subvention de l’Etat est fixée à 44,73 euros par bureau de vote et dix centimes par électeur inscrit pour chaque tour. L’AMF dénonce depuis plusieurs années le montant insuffisant de la subvention de l’État, qu’elle juge équivalente à « environ 15% » du coût réel.

À ces problèmes s’ajoutent ceux du calendrier particulier des élections anticipées. Le second tour aura lieu le 7 juillet, au début des vacances scolaires. Outre la diminution du nombre d’agents disponibles, cela pourrait entraîner l’annulation de festivals ou d’initiatives culturelles, les salles municipales ne étant plus gratuites.

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