Elections législatives 2024 : présents ou éliminés, quel bilan pour les candidats étrangers en France et à l’étranger ?
Babette de Rozières, Maud Petit, Steevy Gustave… Des personnalités des territoires d’outre-mer se sont présentées aux élections législatives dans les circonscriptions françaises ou les Français de l’étranger. Voici les résultats qu’elles ont obtenus.
Le premier tour des élections législatives est terminé, place désormais au second tour, qui déterminera la composition de l’Assemblée nationale, et par extension celle du gouvernement. Outre les 27 circonscriptions d’outre-mer, des personnalités venues d’outre-mer se présentaient dans des circonscriptions de métropole et des Français de l’étranger. Soutenues par l’extrême droite, le Nouveau Front populaire ou le camp présidentiel, plusieurs d’entre elles se sont qualifiées pour le second tour, qui aura lieu le 7 juillet.
La présentatrice télé et chef cuisinière guadeloupéenne Babette de Rozières a créé la surprise en annonçant sa candidature sous l’étiquette Les Républicains – Rassemblement national (LR-RN) dans la 7e circonscription des Yvelines. « Je me sens très bien dans ma peau »elle assurait à l’époque à Outre-mer la 1ère.
Dimanche 30 juin, celle qui est également conseillère régionale d’Île-de-France, autrefois proche de Valérie Pécresse, a réalisé un très bon score, par rapport aux dernières législatives auxquelles elle a participé : 25,79 % des voix (contre 6,53 % en 2017, 2,91 % en 2022). Elle termine ainsi en troisième position.
« Dès demain, je suis sur le terrain pour convaincre les électeurs hésitants de bloquer la coalition contre nature des gauchistes »elle a réagi sur Instagram le soir des résultats, se montrant fièrement aux côtés d’Éric Ciotti et de Jordan Bardella.
Babette de Rozières se retrouve face à l’ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau (investi par le Nouveau Front populaire, NFP), arrivé en tête du premier tour avec 34,68% des voix, et la députée sortante Nadia Hai (qui était secrétaire d’Etat et candidate de la majorité présidentielle), deuxième avec 29,32% des voix.
Députée de la 4e circonscription du Val-de-Marne depuis 2017, la Martiniquaise Maud Petit s’est présentée à sa réélection aux législatives pour reconquérir son siège à l’Assemblée nationale, sous les couleurs du MoDem, allié à la majorité présidentielle.
Avec 30,58% des voix et une deuxième place, elle s’est qualifiée pour le second tour, qui sera une course à trois avec l’insoumis Adel Amara (33,02%) du Nouveau Front Populaire et le candidat du Rassemblement national Alain Philippet (26,95%).
« Dans le contexte national actuel, si vous me faites encore confiance, je ne siégerai pas dans la majorité mais dans l’opposition »« Elle l’a déclaré, lucidement, sur son compte Instagram dimanche soir, appelant les électeurs à la réélire », a-t-elle déclaré. « incarner une opposition républicaine, démocratique et responsable ».
Le chanteur antillais Steevy Gustave a été investi par le parti des Écologistes pour porter les couleurs du Nouveau Front Populaire dans la 3e circonscription de l’Essonne. En 2022, il s’était déjà présenté et avait été battu par le candidat Renaissance après avoir terminé en tête du premier tour.
Cette année, il a amélioré son score (30,91%, contre 28,72% il y a deux ans), mais n’a terminé que deuxième, derrière le candidat du Rassemblement national, Stefan Milosevic (33,01%). Grâce à la forte participation, le candidat de Renaissance et député sortant Alexis Izard s’est également qualifié pour le second tour avec 29,9%.
Mais, respectant l’appel du Premier ministre Gabriel Attal à retirer sa candidature pour faire barrage à l’extrême droite, M. Izart a annoncé lundi matin qu’il renoncerait à son siège de député. Dimanche prochain, Steevy Gustave sera donc seul face au candidat du RN dans l’espoir de siéger à l’Assemblée nationale.
Conseillère régionale du Centre-Val-de-Loire, la Martiniquaise Élodie Babin, investie par le Rassemblement national, termine en tête de la 2e circonscription du Loiret, avec 32,91% des voix. Elle devance Emmanuel Duplessy, candidat du Nouveau Front populaire (28,03%) et la députée sortante de la majorité présidentielle, Caroline Janvier (23,03%).
Pour faire barrage à l’extrême droite, la parlementaire sortante a annoncé au soir des résultats qu’elle se retirait au profit du candidat de gauche.
Née en Guadeloupe, Charlotte Parmentier-Lecocq est élue par la majorité depuis 2017. Pour les législatives anticipées, elle se présentait dans la 6e circonscription du Nord. Elle termine en tête avec 38,09%, mais est talonnée de près par Marie-Hélène Quatreboeufs, investie par l’alliance LR-RN (35,07%).
La candidate de La France Insoumise, Célia Pereira (19,53%), avait également recueilli suffisamment de voix pour se qualifier pour le second tour. Mais elle a préféré se retirer pour empêcher l’élection du candidat d’extrême droite.
Il s’est présenté sous les couleurs d’Utiles, mouvement politique issu du groupe parlementaire Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT). Mais le Martiniquais Kamal Valcin n’a pas convaincu les électeurs de la 9e circonscription de Seine-et-Marne : il n’a recueilli que 1,39% des voix, loin derrière Morgane Vanacker du RN (35,50%), Céline Thiébault-Martinez du NFP (29,65%) et Michèle Peyron du parti présidentiel (21,57%).
Candidat dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, qui s’étend sur une grande partie du nord-ouest de l’Afrique, le Martiniquais Edouard Tinaugus n’a pas non plus convaincu les Français de l’étranger. Il n’a obtenu que 20 voix, soit 0,06% des voix. Bien trop peu pour se qualifier pour le second tour.