Même si le vote n’a commencé que depuis 8 heures ce dimanche matin en France métropolitaine, les bureaux de vote sont ouverts depuis longtemps dans certains territoires d’outre-mer, en raison du décalage horaire. Quels sont les premiers résultats des élections législatives dans les territoires d’outre-mer et quelles tendances se dessinent ?
L’abstention en baisse partout
La participation s’annonce historiquement élevée pour ces élections législatives anticipées et les chiffres en provenance d’outre-mer confirment cette tendance. En Guadeloupe, plus d’un électeur sur trois s’est déplacé (33,56%), ce qui représente une hausse de plus de 8% par rapport aux élections de 2022. L’écart de mobilisation est encore plus frappant en comparaison avec celui des élections européennes qui n’ont mobilisé que 13,25% des électeurs.
En Martinique, à 17 heures, le taux de participation était de 25,67 %, en hausse de 10 points par rapport à 2022. Dans le même temps, en Guyane, la préfecture « l’estime à 28,8 %, un score supérieur de deux points à celui des précédentes législatives. À la Réunion, les estimations sont encore plus frappantes puisque la participation s’élèverait à 37,48 % à 17 heures, selon France Info, soit près de 12 points au-dessus de celle observée en 2022. Selon les dernières estimations, la participation est également en hausse en Polynésie (33,47 %), à Saint-Pierre-et-Miquelon (51,38 %) et à Mayotte (16,4 % à 12 heures). Seule Wallis-et-Futuna voit l’abstention progresser à 18 heures avec un taux de participation estimé à environ 77 %, en baisse d’un point.
En Nouvelle-Calédonie, une élection marquée par le contexte particulier
Dans l’archipel calédonien, le scrutin a été extrêmement suivi, avec une participation qui a bondi de près de 30 % par rapport à 2022 (de 32,51 % à 60,02 %). Il est légitime de penser que le projet de réforme électorale proposé par Emmanuel Macron a provoqué cette surmobilisation. Ses effets se font également sentir dans le climat de tension entourant le vote dans le territoire de l’océan Indien.
Un incident rare a été signalé à la mairie de Houaïlou qui était bloquée par un accident de voiture, un bloc de béton et des branches. Résultat : la mairie est fermée et aucun des huit bureaux de vote de la commune n’a pu ouvrir.
Dans la 1ère circonscription, le député de la majorité présidentielle Nicolas Metzdorf, favorable à un passage en force de la réforme du corps électoral, recueille 39,81% des voix selon les résultats provisoires communiqués par le Haut-commissariat. Il affrontera au second tour la candidate indépendantiste, Omayra Naisseline, créditée de 36% des voix. Dans la 2e circonscription, c’est un candidat indépendantiste qui est en vote favorable avec 44% des voix devant le président local des Républicains-LR, non indépendantiste, Alcide Ponga, à 36%. Il serait le premier candidat indépendantiste élu en Nouvelle-Calédonie.
\ud83c\uddeb\ud83c\uddf7 \ud83c\uddf3\ud83c\udde8 Le premier tour des élections législatives françaises a été perturbé dans les bureaux de vote de la commune de Houaïlou en Nouvelle-Calédonie. Selon la chaîne de télévision La Première, des inconnus ont bloqué l’entrée de la mairie avec une voiture et y ont mis le feu.
Ce… pic.twitter.com/RWPCdQgBeF-Pascal Laurent (@Pascal_Laurent_) 30 juin 2024
Premières en Polynésie
Le premier député de la nouvelle législature est connu ! Il s’agit de Moerani Frébault, candidat proche de la majorité présidentielle qui a triomphé dès le premier tour face au sortant, le plus jeune député de l’assemblée précédente, Tematai Le Gayic (Nouveau Front Populaire). Il a réuni 54% des voix, dépassant de seulement 12 voix le seuil de 25% d’inscrits requis pour être élu au premier tour. Le candidat autonomiste est également le premier natif des îles Marquises à être élu député.
Le sortant et la gauche en excellente position
Dans les quatre circonscriptions de Guadeloupe, quatre candidats de gauche en tête. Olivier Serva dans la 1ère circonscription avec 51,25% des voix, Christian Baptiste dans la 2ème (41,33%), Max Mathiasin dans la 3ème (36,21%) et Élie Califer (PS) dans la 4ème (57,9%). A noter tout de même : la présence de deux candidats du Rassemblement national au second tour dans la 2ème et la 3ème circonscription avec respectivement Laurent Petit (15,3%) et Rody Tolasi (25,9%).
En Guyane, deux candidats affiliés au Nouveau Front populaire sont arrivés en tête : les sortants Davy Rimane et Jean Victor Castor, qui ont tous deux obtenu plus de 60 % des suffrages. Ils se présenteront toutefois au second tour, n’ayant pas atteint le seuil minimum de 25% des électeurs inscrits. En Martinique, encore une fois, quatre candidats de gauche. Et cette fois, tous sont titulaires et se présentent à l’investiture du Nouveau Front Populaire. Dans la 1ère circonscription, Jiovanny William a obtenu 56,56 % des suffrages ; 50,79% pour Marcellin Nadeau en 2e; 37,28% pour Johnny Hajjar en 3e et 63,61% pour Jean-Philippe Nilor en 4e. À Saint-Barthélemy et à Saint-Martin, c’est aussi un sortant qui est arrivé en tête avec 41% des voix, le député Modem Frantz Gumbs. Même phénomène à Saint-Pierre-et-Miquelon avec le sortant Stéphane Lenormand en tête avec 43%.