Nouvelles locales

Élections législatives 2024 : de Nogent à Champigny, Julien Léger candidat d’une gauche qui peut tout changer

Quand on est dans une circonscription difficile, on va dans des villes difficiles. Julien Léger, candidat PCF du Nouveau Front populaire (NFP), sonde donc Nogent-sur-Marne, l’une des quatre villes de droite du 5e Circonscription du Val-de-Marne. Sur le marché local, les militants de gauche positionnés dans le sud se heurtent également au rejet de certains électeurs.

Les termes « insoumis » et « NPA » sont utilisés de manière péjorative, voire dédaigneuse, par les passants. « Quand j’entends Front populaire, je vois rouge ! » s’exclame une dame. D’autres citoyens, plus modérés et courtois, indiquent qu’ils voteront pour Mathieu Lefèvre, député sortant de la Renaissance, qu’ils estiment « présent sur le terrain ». De l’avis général des militants de gauche, l’électorat conservateur s’est radicalisé : l’accueil est bien moins cordial qu’il y a deux ans.

« On a voté pour Macron contre le RN ! »

Au nord du marché se rassemblent en revanche les habitants du quartier populaire des Maréchaux. Fatma confie que le RN « effrayant ». « La gauche doit passer, il faut aller voter », insiste-t-elle. Pour Sonia, électrice FI aux élections européennes, se mobiliser est un impératif : « L’avenir de notre pays, de nos enfants, est en jeu. »

Julien Léger, candidat du Nouveau Front populaire (NFP), rencontre ici une oreille attentive. A Nogent, où socialistes, insoumis, écologistes et communistes ont obtenu plus de 36% aux dernières élections européennes, le communiste souhaite « parler aux électeurs de gauche, mais aussi à tous les républicains sincères qui ne sont pas satisfaits de la politique d’Emmanuel Macron et trouvent celle de l’extrême droite trop brutale ».

A ses côtés, les socialistes ne ménagent pas leurs efforts. « L’enjeu pour moi est de faire en sorte que ceux qui ont voté en faveur de Raphaël Glucksmann le 9 juin prennent conscience de la situation et ne désertent pas le PFN. » souligne Guy Vautrin, secrétaire de la section PS de la ville.

A quelques mètres de là, les troupes du candidat macroniste sillonnent la place du marché. Contrairement à 2022, les élus locaux LR font campagne pour Mathieu Lefèvre. Il a indiqué qu’il n’avait pas « réponse à la presse » avant le vote, mais les militants de Renaissance et Horizons révèlent ce qui, selon eux, leur garantira la victoire. Outre la fin de la taxe d’habitation et la baisse du taux de chômage, « L’un des arguments que nous utilisons, c’est la France insoumise », explique Xavier, qui cite les exemples utilisés : « Les vidéos du député Louis Boyard » et l’antisémitisme.

Mathieu Lefèvre, président sortant du groupe d’amitié France-Israël à l’Assemblée nationale, a longtemps été l’un des artisans de la diabolisation de la gauche, une arme qu’il continue d’utiliser plus que jamais pour convaincre en campagne. Mais certains électeurs ne s’y trompent pas et le renvoient dans les cordes, comme ce cycliste qui reproche aux militants de la Renaissance de ne pas avoir appelé à voter pour les candidats du Nupes au second tour des législatives de 2022, » alors qu’on votait Macron contre le RN ! »

Les quartiers populaires pour faire pencher la balance du bon côté

Ici, la gauche n’a jamais remporté de siège, dans une circonscription savamment redistribuée par Charles Pasqua en 1988, qui comprend des villes riches (Brie, Le Perreux, Nogent), et une partie de la ville populaire de Champigny, longtemps communiste. Mais lors des dernières élections européennes, les forces de gauche ont obtenu plus de 40 % des voix sur ce territoire.

Une bonne participation pourrait conduire à une triangulaire favorable à la gauche, qui entend s’imposer sur place les 30 juin et 7 juillet afin de se tailler une majorité à l’Assemblée. La bataille se joue donc largement sur la mobilisation des quartiers populaires, notamment à Champigny.

Dans le quartier du Bois-l’Abbé, la gestion des tracts est bien meilleure qu’à Nogent. Le mot d’ordre est donné : « Nous sommes contre la droite et l’extrême droite qui ne veulent pas augmenter les minima sociaux. » Ici, même si ses militants sont absents, le RN inquiète. « Si tu étais pour Le Pen, je ne te parlerais pas » » a dit un jeune à un militant. La discussion commence. Dans cette circonscription, seuls 30 % des électeurs inscrits sont allés voter aux élections européennes, bien loin de Nogent où la participation était de 58 %.

« Ils sont mobilisés », rappelle Julien Léger, avant de défendre le programme NFP, destiné à améliorer en urgence le quotidien des plus modestes. Un père de famille, la trentaine, encourage alors les militants : « Bardella, il ne doit pas passer. C’est un raciste ! » en gardant à l’esprit que, plus que jamais, réduire l’abstention est antifasciste.


Nous n’avons pas pu confirmer votre inscription.


Votre inscription est confirmée.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
Bouton retour en haut de la page