Elections FFR : « Championnats de skeleton », « grandes souffrances », « travail formidable des bénévoles »… le regard d’Henry Broncan sur le rugby amateur
Figure du rugby occitan, Henry Broncan a accepté d’évoquer des thèmes de campagne qui concernent le rugby amateur à partir de ses observations quotidiennes dans son club de Miélan-Mirande-Rabastens. Le nouveau président de la FFR sera désigné ce samedi 19 octobre.
Le rugby sous toutes ses formes, Henry Broncan le connaît comme sa poche. A 80 ans, le sorcier gersois a renouvelé cette saison sa licence avec la FFR. « Ce doit être l’un des plus anciens de France », s’amuse l’éminence grise de l’Entente Astarac Bigorre XV.
L’homme à la casquette reste un éducateur dans l’âme. Invité à commenter les différents points du programme des candidats à la présidence de la FFR, il souligne en préambule : « Je penche davantage vers Didier Codorniou car j’ai une profonde admiration pour le joueur. Mais un grand joueur ne fait pas toujours un grand président, et la plupart de mes amis très proches sont dans le camp de Florian Grill, contre qui je n’ai aucun grief. » Et d’ajouter, toujours en guise d’ouverture, comme un cri du cœur : « Non, le rugby n’est pas mort, il se porte même très bien chez les pros avec des stades pleins, mais tout cela se fait au détriment d’un monde amateur en grand souffrance. »
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La discussion vient à peine de commencer qu’Henry Broncan évoque la charge administrative à laquelle sont confrontés les dirigeants des petits clubs, avec des bénévoles qui font « un travail formidable ». Une remarque qui fait écho à l’un des points soulevés par l’ancien centre du XV de France, qui propose la création d’une plateforme d’aide aux démarches quotidiennes.
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Concernant les infrastructures, sur lesquelles Florian Grill met l’accent via un plan Marshall (enveloppe possible de 50 000 € par club pour les rénovations) alors que son adversaire table sur une levée de fonds de 120 M € en quatre ans, Henry Broncan souligne aussi les besoins à travers un simple constat personnel : « J’ai débuté à Mirande en 1960, et aujourd’hui le stade est toujours le même, avec les deux mêmes vestiaires, seul le carrelage a dû être refait. »
« Championnats de skeleton chez les jeunes »
Concernant l’urgence de susciter des vocations chez les plus jeunes, Henry Broncan pointe « un gros problème » : « Il ne faut pas que les enfants aient peur parce que, oui, il y a des contacts ». Et puis de se démarquer quelque peu du candidat Grill, adepte du développement de toutes les formes de pratique. « Le rugby à cinq, c’est bien, mais on trompe un peu les gens parce que le rugby, par essence, c’est dur. Bien sûr il faut organiser la pratique avec les plus jeunes pour les protéger avant de se confronter à la réalité : oui, dès les juniors/juniors, ça frappe. »
Poursuivant le sujet, celui qui se dit heureux de pouvoir ouvrir les portes du stade Mirande, dont il a récupéré un jeu de clés, soulève un gros problème, évident pour tout le monde : le manque de matches. « Chez les juniors , nous avons des championnats de skeleton où rien ne peut arriver à une équipe pendant des semaines, c’est terrible. »
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Mais de terminer l’échange sur une note d’espoir : « Heureusement qu’un bon derby R3 chez les seniors rassemble encore du monde autour d’un terrain, ça veut dire quelque chose, le plaisir de ce sport est toujours là. »