Elections européennes : réseau d’influence russe, eurodéputés achetés… ce que l’on sait sur le nouveau scandale qui agite le Parlement européen
Un nouveau scandale éclabousse le Parlement européen : un réseau d’influence financé par Moscou qui aurait payé plusieurs députés européens, dont des français.
Après le Qatargate, en décembre 2022, cette affaire de soupçons de corruption d’eurodéputés impliquant le Qatar et le Maroc, le Parlement européen est une nouvelle fois éclaboussé par un nouveau scandale : un réseau d’influence financé par Moscou qui aurait payé plusieurs eurodéputés, dont des Français.
Prague a annoncé mercredi que les services de renseignement tchèques avaient démasqué un réseau financé par Moscou qui diffusait de la propagande pro-russe sur l’Ukraine via le site Voice of Europe et étendait son influence « jusqu’au Parlement européen », sans fournir plus de détails. détails. Dans le cadre de ce réseau, « la Russie a approché des députés européens mais a aussi payé pour promouvoir la propagande russe, ce sont des parlementaires qui reçoivent de l’argent », a précisé jeudi le Premier ministre belge Alexander de Croo devant la Chambre des représentants belges.
Hayer demande une enquête
L’eurodéputée macroniste Valérie Hayer, présidente du groupe Renew Europe (centristes et libéraux) et tête de liste Renaissance pour les élections européennes, a écrit à la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, pour exiger l’ouverture d’une enquête interne « immédiate et transparent, en coopération avec les autorités nationales.
A dix semaines des élections européennes, « les électeurs doivent savoir si les députés européens ou les candidats travaillent avec le soutien de la Russie ou de ses mandataires, la démocratie en Europe doit être défendue à tout prix contre ces menaces », a souligné Mme Hayer. Les Verts réclament également « une enquête rapide et approfondie à l’échelle européenne ».
Glucksmann dénonce les traîtres
«Ce n’est que le début des révélations sur le réseau révélées par les services tchèques et européens. Le mode opératoire est typique des ingérences que j’ai méthodiquement analysées et combattues à la tête de la commission spéciale du Parlement », assure l’eurodéputé PS-Place publique Raphaël Glucksmann.
« Le modus operandi est toujours le même : un faux média ou une fausse ONG servent à rémunérer et à fidéliser des dirigeants politiques ou culturels européens. Ces vendeurs agissent alors comme des agents du régime sans nécessairement avoir de contact direct avec les services officiels. En temps de guerre, soyons clairs : ceux qui acceptent de servir la tyrannie étrangère qui cherche à déstabiliser nos nations et à lancer une guerre hybride contre l’Union européenne sont qualifiés de traîtres. »
Pour l’instant, « le Parlement examine actuellement, en coordination avec ses partenaires institutionnels, les conclusions des autorités tchèques, notamment concernant le média Voice of Europe », a indiqué un porte-parole de l’institution.
« Une action en justice est nécessaire. Mais aussi des conséquences politiques. Nous traitons bien trop à la légère cette collusion systémique de l’extrême droite européenne avec le régime Poutine. Il est temps de redevenir des démocrates combattants », a déclaré M. Glucksmann.