Elections en Inde : les nationalistes de Narendra Modi en tête, selon des résultats encore partiels
Après un mois et demi de vote, les élections législatives indiennes se sont achevées ce samedi 1euh Juin. Plus de 960 millions de personnes ont été appelées aux urnes pour élire les 543 députés de la Lok Sabha, la Chambre basse de l’Inde. A l’issue de ce scrutin, le parti du Premier ministre indien Narendra Modi est en tête avec 39,3% des voix pour ces législatives après le dépouillement d’un quart des bulletins, a indiqué mardi 4 juin la commission électorale nationale.
Le parti Bharatiya Janata (BJP) et ses alliés de coalition obtiendraient au moins 281 sièges, selon les chiffres de la commission, soit plus que les 272 nécessaires pour obtenir une majorité parlementaire à la chambre basse. Si les résultats se confirment, ils ouvriraient la voie à un troisième mandat pour le Premier ministre ultranationaliste.
Vers un troisième mandat pour Narenda Modi
Au pouvoir depuis 2014, sous la houlette de Narendra Modi et de ses ministres extrémistes comme Amit Shah à l’Intérieur, le BJP, qui a adopté la couleur safran, prône une Inde hindoue, parlant hindi, face aux minorités musulmanes et chrétiennes du pays. Durant la campagne, Narendra Modi n’a pas hésité à mobiliser ses ouailles suprémacistes. Comme le 22 janvier, lors de l’inauguration du temple de Ram – divinité appréciée des hindous – à Ayodhya, sur les ruines d’une ancienne mosquée. « La nation est en train de créer la genèse d’une nouvelle histoire »Modi a prophétisé.
Le BJP s’est heurté à une coalition sans précédent de 26 partis appelée Inde, l’Alliance inclusive de la nation indienne pour le développement. Au sein de cette coalition figure le Congrès national indien (INC), deuxième force politique du pays (50 sièges en 2019). Mais le parti d’opposition est handicapé par le gel des comptes bancaires depuis février par le fisc indien, ainsi que par le retrait de son leader, Rahul Gandhi, d’une dynastie de premiers ministres. Le gouvernement a également arrêté fin mars Arvind Kejriwal, lieutenant-gouverneur de Delhi et figure de l’opposition, pour corruption.
« Au cours des dix dernières années, près de 1,5 million de personnes, souvent des travailleurs pauvres, se sont suicidées. » a rappelé dans nos colonnes Vijoo Krishnan, du Parti communiste marxiste indien qui est membre de cette alliance, soulignant à propos du BJP et de Modi que « leur véritable intention est d’attaquer la structure laïque de notre Loi fondamentale ».