Élection présidentielle américaine 2024 : Trump et Biden bloqués à six mois du scrutin
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Élection présidentielle américaine 2024 : Trump et Biden bloqués à six mois du scrutin

Élection présidentielle américaine 2024 : Trump et Biden bloqués à six mois du scrutin

Campagne électorale déconcertante. À moins de six mois de l’élection présidentielle américaine, les positions électorales de Donald Trump et Joe Biden sont quasiment pétrifiées. Les duellistes semblent incapables de rompre le charme, de faire un geste ou une promesse qui change la donne. En proie au populisme et aux divisions politiques, rien ne bouge en Amérique.

Les sondages continuent de donner Donald Trump légèrement vainqueur face au président sortant, avec 3,1 points en sa faveur dans les sept Etats qui détermineront l’issue du vote (Wisconsin, Arizona, Géorgie, Michigan, Pennsylvanie, Caroline du Nord, Nevada). Selon RealClearPolitics, à l’échelle du pays, cette avance passe de 1,2 points dans le duel à 2,7 points en incluant trois autres candidats (Kennedy, West, Stein).

Pourtant, le leader populiste est peu présent sur le terrain. Depuis fin avril, il est sur le banc des accusés quatre jours par semaine à Manhattan. Il est jugé pour avoir dissimulé des paiements ayant permis d’acheter le silence d’une actrice porno sur l’infidélité conjugale, lors de la campagne électorale de 2016.

Fête de la vulgarité

Donald Trump n’a pas le bon rôle. Il s’est assoupi au tribunal. Il a dû écouter sans broncher l’actrice Stormy Daniels raconter en détail son apparition en pyjama, l’absence de préservatif, etc. L’éruptif homme politique n’ayant pu s’empêcher de s’en prendre au tribunal sur les réseaux sociaux et d’avoir violé son injonction judiciaire de retenue. dix fois, le juge new-yorkais l’a menacé de l’envoyer en prison les fois suivantes.

Avec ce procès qui pourrait durer deux mois, le candidat n’a que mercredi et le week-end pour faire campagne et récolter des fonds, afin de rattraper financièrement son retard sur Joe Biden.

Pour autant, ce festival de vulgarité et l’humiliation du leader populiste ne font pas douter ses fans, qui crient à la machination politique. Et ce spectacle banal est un moindre mal pour Donald Trump par rapport à ses trois autres procédures pénales, qui sont en passe d’être reportées après l’élection.

En raison d’une histoire d’amour avec un collègue, le juge géorgien qui devait juger le dossier des élections de 2020 devra peut-être être remplacé, et l’affaire est en pause. Les procédures de Washington DC concernant la prise du Capitole en 2021 ont été retardées dans l’attente d’une décision de la Cour suprême. En Floride, le juge nommé par Trump a reporté sine die le procès pour dissimulation d’archives confidentielles.

Radicalisme politique et marchandage

Peu présent sur le terrain, Donald Trump joue donc les cartes qui lui restent : la radicalité politique et le marchandage. En couverture du « Time » du 30 avril, il a promis de gracier les émeutiers de janvier 2021, de faire appel à la Garde nationale pour expulser les sans-papiers et a laissé entendre qu’il pourrait y avoir des violences s’il perdait les élections.

Sa stature présidentielle lui permet de faire monter les enchères avec les prétendants au poste de vice-président qui se bousculent dans sa villa de Mar-a-Lago : le gouverneur du Dakota du Nord, Doug Burgum, aux poches bien garnies, le sénateur de l’Ohio, JD. Vance, une figure des milieux modestes, le sénateur Marco Rubio, un Latino…

En avril, le candidat a également demandé un milliard de dollars de dons aux dirigeants des sociétés pétrolières et gazières en échange de la promesse de pouvoir forer dans tous les sens, d’exporter sans limites et de débloquer les aides aux véhicules électriques.

Biden piégé par l’inflation et la révolte des campus

Pendant ce temps, Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris ratissent le terrain dans les États charnières, dramatisant les enjeux : défense de la démocratie, droits des femmes ou des minorités, face au péril Trump.

Le récent rebond de l’inflation constitue un revers pour le candidat démocrate. Ces jours-ci, il essaie d’accélérer le déboursement des milliards de dollars de subventions qu’il a votés et qui arrivent trop lentement. Pour relancer sa candidature, il souhaite s’adresser à l’électorat républicain modéré. Il s’apprête à annoncer des taxes douanières paralysantes sur les voitures et les panneaux solaires chinois, ainsi que de fortes restrictions sur l’immigration en provenance du Mexique.

S’il a obtenu un succès politique remarquable en accordant 95 milliards de dollars d’aide aux alliés de l’Amérique, la pourriture de la guerre à Gaza lui porte préjudice au niveau national. Les démocrates sont divisés sur la révolte pro-palestinienne sur les campus américains. Joe Biden espère que l’été enlèvera les tentes et fera oublier la colère.

Le cauchemar, pour lui, serait que Chicago s’enflamme lors de la convention démocrate en août, comme en 1968, lorsque les étudiants manifestaient contre la guerre du Vietnam. Avec un maire de Chicago désormais réputé favorable aux manifestants.

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