Élection présidentielle américaine 2024 : Robert Kennedy Jr. appelle ses partisans à voter pour Trump
La famille Kennedy est sous le choc. L’enfant terrible de la « royauté » démocrate aux Etats-Unis vient de faire défection et de passer à l’ennemi en appelant à voter pour Donald Trump. Robert Fitzgerald Kennedy Junior a annoncé vendredi lors d’une conférence de presse qu’il « suspendait » sa campagne, sans pour autant y renoncer complètement, et qu’il soutiendrait désormais le candidat républicain.
Il a cité trois raisons pour son virage à droite, affirmant qu’elles étaient « les principales raisons pour lesquelles j’ai quitté le Parti démocrate, me suis présenté comme indépendant et soutiens désormais le président Trump » : la liberté d’expression, la guerre en Ukraine, la « guerre contre nos enfants ». RFK Jr. pense que les vaccins sont dangereux mais la vérité est censurée. Il veut réduire de moitié les dépenses militaires à l’étranger. Il s’oppose aux bloqueurs de puberté pour les mineurs transgenres.
« J’ai été un critique féroce de la plupart des politiques de sa première administration, et il y a encore des questions et des approches sur lesquelles nos différences demeurent très sérieuses. Mais nous sommes d’accord sur les autres questions clés », a-t-il déclaré à propos de l’ancien président.
Une campagne qui battait de l’aile
La puissante famille Kennedy a très mal réagi à ce qu’elle considère comme une déviation de la part du fils du procureur Bobby et du neveu du président John, assassinés respectivement en 1968 et 1963. « Nous croyons en (Kamala) Harris et (Tim) Walz. La décision de notre frère aujourd’hui de soutenir Trump est une trahison des valeurs les plus chères à notre père et à notre famille. C’est une triste fin pour une triste histoire », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Le transfuge du parti démocrate estime que son ancien parti a tout fait pour lui barrer la route vers le pouvoir. En réalité, sa campagne pataugeait depuis le début de l’année. Les intentions de vote en sa faveur étaient divisées par trois, autour de 4 % contre une moyenne de 15 % fin 2023. Il n’a pas réussi à s’inscrire dans tous les États. Surtout, il n’avait plus un sou en banque pour acheter de la publicité ou organiser des meetings, après avoir dépensé les millions apportés par sa colistière Nicole Shanahan.
Effet marginal
Son retrait partiel ne devrait pas bouleverser le duel Trump/Harris. La candidature de Kennedy a un peu plus pénalisé les républicains que les démocrates, son retrait devrait donc profiter à Donald Trump et peser sur Kamala Harris.
Mais ce sera marginal, estime le sondeur Nate Silver sur son blog – il estime au mieux 0,4 point de soutien à Donald Trump. Les derniers électeurs qui se sont accrochés à la « cause perdue » RFK Jr. « ont déjà rejeté Trump sur certains points, et rejeté Harris, et devraient se tenir à l’écart des sondages ou choisir un autre candidat tiers », estime-t-il. De plus, RFK Jr. pourrait « donner l’impression d’avoir trahi ses principes » et ne pas être suivi par ses partisans, selon Nate Silver.
Robert Kennedy a affirmé avoir pu négocier avec Donald Trump avant d’annoncer la suspension de sa campagne, mais que le Parti démocrate n’avait pas daigné répondre à ses ouvertures. « Bon débarras », s’est contentée vendredi de commenter la conseillère du Parti démocrate Mary Beth Cahill, estimant que le candidat populiste allait simplement « hériter du bagage d’un candidat raté et inquiétant ».