El Niño, « l’enfant terrible du Pacifique », est en voie de disparition, mais le monde n’aura pas forcément de répit. Ce phénomène climatique naturel, qui a entraîné une hausse des températures mondiales et alimenté de nombreux événements extrêmes à travers le monde en 2023 et 2024, « Près de la fin », selon un bulletin de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) publié lundi 3 juin. Cependant, ses impacts se poursuivront encore plusieurs mois. Et s’il est » probable « un épisode de La Niña le remplace au cours de l’année, ce phénomène inverse ne devrait pas faire baisser beaucoup le mercure car le réchauffement climatique maintient la planète en état de surchauffe.
El Niño et La Niña se succèdent dans un cycle appelé ENSO (El Niño-Southern Oscillation), qui provoque les variations naturelles les plus importantes du système climatique à l’échelle saisonnière et annuelle. La première, la phase chaude d’ENSO, est associée à un réchauffement du Pacifique équatorial qui fait monter le thermomètre mondial. La seconde phase, la phase froide, provoque le refroidissement. Ces deux faces d’une même médaille durent généralement entre neuf mois et un an et se produisent, de manière irrégulière, tous les deux à sept ans.
« La fin d’El Niño ne signifie pas une pause dans le changement climatique à long terme, car notre planète continuera à se réchauffer en raison des gaz à effet de serre qui emprisonnent la chaleur », prévient Ko Barrett, secrétaire général adjoint de l’OMM, dans un communiqué. Les températures exceptionnellement élevées à la surface de la mer continueront de jouer un rôle important au cours des prochains mois. » Les neuf dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, malgré l’influence refroidissante d’un épisode La Niña qui a duré trois années consécutives (2020-2021-2022), un événement extrêmement rare.
El Niño, qui a officiellement débuté en juin 2023, a atteint son apogée en décembre de la même année – il tire son nom, qui désigne l’Enfant Jésus, de son apogée survenue à cette époque – et s’est poursuivi jusqu’au mois de mai 2024. des cinq plus forts recensés, selon l’OMM, même s’il s’est avéré moins intense que les « super El-Niño » de 1982-1983, 1997-1998 et 2015-2016.
Cocktail explosif
Cet épisode a contribué à la hausse exceptionnelle des températures en 2023. Cette année-là a été de loin la plus chaude jamais enregistrée, dépassant de 0,16°C le précédent record de 2016, ce qui est colossal. La température moyenne de la surface mondiale a dépassé de 1,45°C celle de l’ère préindustrielle, un symbole car l’accord de Paris sur le climat vise à limiter le réchauffement à 1,5°C. Chaque épisode El Niño, à son apogée, provoque généralement un réchauffement climatique d’environ 0,25°C. Cet impact vient du fait que le Pacifique tropical représente un quart de la surface de la planète. Les scientifiques restent cependant divisés sur le rôle exact joué par cet El Niño dans le réchauffement sans précédent observé en 2023.
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