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Eiffage : Ces actifs qui peuvent permettre au titre Eiffage de bondir de 30%, selon Goldman Sachs

(BFM Bourse) – L’établissement a décidé de racheter le groupe de construction et de concessions, appréciant notamment son exposition à la transition énergétique, sa valorisation et un dividende qu’il voit croître.

Parfois cité comme prétendant à l’adhésion au CAC 40, Eiffage a connu une hausse très modérée en Bourse ces derniers mois. Le spécialiste du BTP et des concessions autoroutières et aéroportuaires gagne à peine 3,7% sur un an contre 10% pour le SBF 120.

Or, Goldman Sachs juge que le rival de Vinci a les moyens d’accélérer ses gains dans les prochains mois. La banque américaine est passée de « neutre » à « acheter » sur le titre ce lundi, tout en relevant son objectif de cours à 132 euros contre 106 euros précédemment. Ce qui donne au titre un potentiel de plus de 30% à la clôture de vendredi soir.

Ce changement d’avis amène le groupe en Bourse, le titre Eiffage gagnant 2,8% en fin de matinée ce lundi.

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La transition énergétique prend forme

La banque américaine est particulièrement encouragée par l’exposition du groupe à la transition énergétique, qui a accru le carnet de commandes de ses divisions « systèmes énergétiques » (conception, exploitation et maintenance de systèmes et équipements en génie électrique, industriel, climatique et énergétique) et « infrastructures » (infrastructures terrestres et maritimes, travaux routiers). Le carnet de commandes de la division énergie est passé de 3 milliards d’euros en 2018-2019 à 6,5 milliards en 2023 et Goldman Sachs s’attend à ce qu’il dépasse les 7 milliards d’euros cette année. Dans la division infrastructures, ce carnet de commandes est passé de 6 milliards d’euros en 2018-2019 à 14 milliards en 2023.

« L’essentiel de cette croissance est dû à des domaines comme le nucléaire (contrat de 4 milliards d’euros en 2023 pour la construction des deux premiers réacteurs EPR2 en France), le ferroviaire (HS2, Rail Baltica, Grand Paris Express) et l’éolien offshore », souligne la banque.

Goldman Sachs estime que les revenus de ces deux divisions connaîtront une croissance « moyenne à élevée à un chiffre », soit entre 5% et 9% dans les années à venir, avec « un niveau de visibilité sans précédent » lié aux contrats majeurs remportés. En conséquence, les résultats du groupe devraient s’améliorer progressivement, l’impact devenant plus évident sur la période 2026-2028, et les marges s’améliorer.

La transition énergétique devrait représenter environ les deux tiers du résultat opérationnel des activités « contracting » d’Eiffage (pour simplifier les activités hors concession) en 2025-2026, estime Goldman Sachs. « Nous pensons que cela se traduira par une croissance des bénéfices supérieure aux attentes du consensus dans les années à venir », a déclaré la banque.

Par ailleurs, Goldman Sachs estime que le groupe améliorera le rendement pour ses actionnaires, en s’appuyant sur une génération de cash moins cyclique que par le passé, avec la croissance de sa branche énergie. De 4,1 euros par action en 2023 (versé en 2024), la banque conserve un dividende de 6 euros par action en 2026, avec une croissance annuelle de 14 %.

Remplacer les concessions, le grand défi

Alternativement, Eiffage pourrait utiliser sa trésorerie pour réaliser des acquisitions d’infrastructures, renouveler son portefeuille d’actifs et ainsi « remplacer » sa participation dans APRR. « En supposant que cela soit fait conformément aux exigences normales de rendement de l’entreprise, nous nous attendons à ce que cela crée de la valeur toutes choses égales par ailleurs, tout en éliminant l’incertitude sur la stratégie, l’allocation du capital et le profil des bénéfices du groupe à long terme », écrit Goldman Sachs.

Eiffage détient 52% d’APRR, son principal actif, dans les concessions routières, une participation qui représente environ la moitié de la génération de trésorerie de l’entreprise, selon la banque américaine. Or, la concession autoroutière de l’APPRR expire en 2035, une échéance relativement proche dans le domaine des infrastructures (la concession du tunnel sous la Manche à Getlink expire en 2086, à titre de comparaison).

Depuis plusieurs années, le marché s’interroge sur la stratégie d’Eiffage face à la fin future de cette concession, s’interrogeant sur l’allocation du capital et le développement de nouvelles activités et concessions pour compenser cette expiration. Pour prolonger la durée globale de son portefeuille de concessions, Eiffage a par exemple acquis, dès 2018, une participation de 18,8 % dans l’exploitant du tunnel sous la Manche, Getlink.

« Remplacer APRR est le principal défi » pour Eiffage, écrit Goldman Sachs. Outre la croissance externe, la banque estime que l’entreprise pourrait également prolonger la durée de la concession d’APRR en échange d’un projet de plan d’investissement bas carbone qui sera décidé avec les pouvoirs publics français.

« Distributeur de billets oublié »

A terme, Goldman Sachs estime qu’Eiffage devrait mettre un terme à sa sous-performance. Le groupe évolue sensiblement au même cours de bourse qu’en 2018-2019, alors que son bénéfice par action a presque doublé depuis. Cela reflète donc une dépréciation des multiples boursiers de la société.

« Nous avons été globalement plus prudents sur le titre Eiffage ces dernières années, (…) compte tenu de la baisse naturelle du multiple de valorisation que le marché est prêt à attribuer à la concession APRR à l’approche de son échéance, et de l’incertitude stratégique/enjeu de réinvestissement. posée par l’expiration imminente de l’APRR », rappelle Goldman Sachs.

« Cependant, dans la valorisation actuelle, nous pensons que ces éléments sont plus que pris en compte, tandis que le mix des bénéfices s’est nettement amélioré, avec la croissance des bénéfices liés à l’énergie, la participation de 20% dans Getlink et l’ajout de nouvelles concessions », conclut le banque

Les arguments formulés par Goldman Sachs avaient déjà été avancés par d’autres banques ces derniers mois.

En mars, Bank of America avait jugé « exagérées » les inquiétudes du marché concernant le portefeuille de concessions d’Eiffage, alors que le groupe était parvenu à augmenter la maturité de ce portefeuille, tout en remportant d’importants contrats dans ses activités de « contracting ». « . Eiffage est « un distributeur de billets oublié », a souligné la banque.

Le même mois, l’UBS faisait un constat similaire, notant également que son segment « construction » avait réussi à traverser une récession importante dans la construction immobilière. L’action « est trop bon marché pour être ignorée », a jugé l’establishment suisse.

Julien Marion – ©2024 BFM Bourse

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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