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« effondré », l’acteur Benjamin Lavernhe, qui l’incarnait dans un biopic, évoque son « sidération »

« effondré », l’acteur Benjamin Lavernhe, qui l’incarnait dans un biopic, évoque son « sidération »

Benjamin Lavernhe, qui a enfilé la soutane de l’abbé Pierre pour un biopic en 2023, s’exprime dans l’émission Beau geste sur France 2, son étonnement et son sentiment de trahison.

« Evidemment, nous ressentons une grande trahison. » L’acteur Benjamin Lavernhe, qui incarnait l’abbé Pierre avec beaucoup de conviction dans un biopic de Fréderic Tellier sorti en 2023, s’exprime dans l’émission Beau gestele 10 novembre, son étonnement face aux révélations sur les nombreuses accusations d’agressions sexuelles contre les religieux.

« C’est terrible. Je pense aux victimes, il y a 25 témoignages, mais c’est terrible », dit-il.

« Evidemment, on ressent une grande trahison, une grande tristesse, un étonnement. Je cherche les mots, mais c’est difficile de les trouver. La peur, parce que quelque part, c’était un ami. J’avais l’impression de le connaître un peu. Pas très bien. « 

« C’est toujours un choc »

« Comment ce type qui a pu faire des choses aussi extraordinaires a-t-il pu se comporter aussi mal, et au-delà ! La dualité de l’être humain, l’ambivalence, c’est toujours un choc. Et bien sûr que Frédéric Tellier et toutes les équipes, nous sommes dévastés et surtout le pouvoir du secret pour se dire qu’on a raté ça et qu’on ne l’a pas vu, et bien c’est ça le plus terrible.

En septembre 2024, après les premières accusations d’agression sexuelle contre l’abbé Pierre, l’équipe du film Abbé Pierre, une vie de lutte avait déjà exprimé le choc ressenti et le sentiment de trahison.

« Ces crimes, qui jettent un tout nouveau jour sur le destin de l’abbé Pierre, nous étaient évidemment inconnus au moment où nous avons réalisé ce film, tout comme ils étaient inconnus des Français », précise l’équipe du film dans un communiqué.

« Personne ne nous a dit ‘fais attention' »

Selon une enquête menée par la cellule d’enquête de Radio France, une victime de l’abbé Pierre avait pourtant témoigné dès mai 2023 auprès d’Emmaüs France, impliquée dans le long-métrage. C’était six mois avant la sortie du film.

« Nous n’avons eu aucune alerte », a déclaré à Radio France Wassim Beji, producteur du film. « Nous n’avons été informés de rien. J’ai le sentiment d’avoir été dupé, profondément trahi par l’abbé Pierre.

Le réalisateur Frédéric Tellier a également assuré qu’il ne savait rien ou ne soupçonnait rien des agissements de l’abbé Pierre.

« Personne ne nous a dit ‘faites attention, il faut dire ceci ou cela ou rencontrer telle ou telle personne’. J’ai passé des moments intimes et sincères avec ces personnes, les yeux dans les yeux. Nous n’avons jamais eu la moindre once de suspicion », a-t-il déclaré. a déclaré à Radio France.

Aujourd’hui accusé par plus de 20 femmes de violences sexuelles, l’abbé Pierre, décédé en 2007, fut pendant un demi-siècle le défenseur infatigable des démunis, des sans-abri et des sans droits, ce qui lui valut le soutien et l’admiration des Français, dont il était l’une des personnalités les plus aimées.

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