Édouard Philippe a renouvelé mercredi son soutien à Michel Barnier, appuyant la volonté du nouveau Premier ministre d’assumer pleinement les fonctions de chef du gouvernement face au président de la République. « Présider la Ve République, ce n’est pas inaugurer des chrysanthèmes. Mais ce n’est pas gouverner. »
« Le président doit présider, le gouvernement doit gouverner, Michel Barnier a tout à fait raison d’insister sur cette nécessité et je le soutiens pleinement dans cette lecture », a déclaré Édouard Philippe sur BFMTV. Édouard Philippe a qualifié de « très bon choix du président » la nomination à Matignon de l’ancien commissaire européen de 73 ans, qu’il a reçu mercredi à Reims dans le cadre des journées parlementaires de son parti, Horizons. Michel Barnier s’est dit « très touché par l’accueil » et a indiqué qu’il y aurait « bien sûr » des représentants de ce parti dans son gouvernement.
« Les députés et sénateurs d’Horizons veulent faire en sorte que ce grand rassemblement qui va de la droite conservatrice à Renaissance, cette base sur laquelle Michel Barnier tente de s’appuyer pour gouverner, qui compte environ 235 députés, soit le plus solide possible », a insisté Édouard Philippe qui, contrairement à son habitude, n’a pas cité la gauche sociale-démocrate. Il a « vigoureusement contesté » le fait que le gouvernement soit à la merci du Rassemblement national.
« Le Nouveau Front populaire ne peut pas voter seul une motion de censure contre le gouvernement. Le Rassemblement national – et ses alliés – ne peut pas, seul, destituer le gouvernement. Et donc pour le destituer, pour le censurer, il faudra que le NFP et le RN s’entendent », a-t-il plaidé. Le maire du Havre a également jugé la situation politique et budgétaire « inédite et périlleuse ». « Ces derniers mois ont montré un budget qui dérapait. C’est un fait », a-t-il dit.
Quand BFMTV lui a demandé si le budget, dans une telle configuration politique, ne pouvait pas être voté, et si les taux d’intérêt ne pouvaient pas ensuite exploser, avec des attaques contre la France sur les marchés financiers, Édouard Philippe a estimé que ce « scénario n’était pas impossible ». Il a mis en garde contre toute hausse d’impôts, après que Michel Barnier a dit vouloir plus de « justice fiscale ». Et il s’est montré ouvert à une amélioration de la réforme des retraites si la « philosophie » — « travailler plus longtemps » — n’était pas remise en cause.
Édouard Philippe s’est également prononcé à nouveau contre la suppression de l’Aide médicale d’État, source récurrente de frictions chez les macronistes, une « très mauvaise idée » selon lui.
europe1 Fr
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