Édouard Philippe accuse Emmanuel Macron d’avoir « tué la majorité présidentielle »
Invité de TF1 jeudi soir, l’ancien premier ministre s’est dit « prêt » à « créer une nouvelle majorité présidentielle » qui « ne peut pas être exactement la même chose qu’avant ».
Plus « gratuit » que « loyal ». S’il fallait une preuve supplémentaire que les relations entre Édouard Philippe et Emmanuel Macron ne sont pas au beau fixe, la courte interview que l’ancien premier ministre a accordée jeudi soir à TF1 en est la parfaite démonstration. Lui qui « je n’ai pas souhaité faire beaucoup de commentaires » sur le « fait politique » de la dissolution, a jugé au second tour qu’elle « ouvre une période extrêmement brève de campagne législative ». Se faire chantre d’un « alternative qui n’est pas la reproduction de ce qui a existé » Dans le bloc central, le maire du Havre (Seine-Maritime) s’est indigné contre le chef de l’Etat qui « tué la majorité présidentielle ».
« Il l’a dissous, ce n’est pas moi qui suis parti, ce ne sont pas les rebelles qui l’auraient énervé »pestait l’ancien bras droit d’Alain Juppé, qui réclame « passez ». « Autre chose, ça ne peut pas être exactement comme avant, a continué sur le même ton Édouard Philippe. Il s’agit donc de créer une nouvelle majorité parlementaire qui fonctionnera sur des bases différentes de l’ancienne majorité présidentielle.» Un horizon pour lequel l’ancien chef du gouvernement entre 2017 et 2020 dit « prêt ». « C’est ce que j’essaie d’atteindre, et c’est pour cela que j’en parle avant le premier tour pour avoir une chance d’y parvenir avant le second »il a pointé du doigt.
Quelques instants plus tôt, celui qui lorgne l’Élysée en 2027 rappelait que le président avait pris sa décision »seul» et d’une manière «souverain« . Et de prévenir : « On peut parfaitement se demander s’il s’agit d’une décision opportune ou inopportune, risquée ou non, ou au contraire créatrice d’opportunités. » Préférant « se concentrer » Au premier tour pour l’instant, Édouard Philippe a prévenu ses adversaires comme ses amis : il « aurai l’occasion de dire » bientôt tout ce qu’il pense de l’acte présidentiel.