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EDF et son ex-PDG Proglio jugés à Paris

EDF et son ex-PDG Proglio jugés à Paris

Au total, 44 contrats litigieux ont été identifiés pour un montant total d’environ 22 millions d’euros, tous conclus sans appel d’offres et paraphés soit par Henri Proglio, soit par le secrétaire général, soit par d’autres administrateurs.

Le géant de l’électricité et son ancien PDG à la tête : EDF, Henri Proglio ainsi que douze autres personnes sont jugés depuis mardi à Paris pour des soupçons de favoritisme autour de contrats de consultants entre 2010 et 2016.

Au cours de ce procès, qui devrait durer deux semaines, comparaîtra également l’homme de 74 ans qui a été patron d’EDF entre 2009 et 2014, l’entreprise publique représentée par l’un de ses dirigeants, l’ancien secrétaire général Alain Tchernonog. comme onze consultants. .

L’affaire a débuté par un rapport en 2016 de la Cour des comptes qui avait conduit à l’ouverture d’une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF).

Des perquisitions ont été menées en 2017 et 2018, au siège d’EDF au cœur de Paris et dans la tour de La Défense, ainsi que dans les locaux des consultants.

Au total, 44 contrats litigieux ont été identifiés pour un montant total d’environ 22 millions d’euros, tous conclus sans appel d’offres et paraphés soit par Henri Proglio, soit par le secrétaire général, soit par d’autres administrateurs.

Communicateurs, anciens chefs d’entreprise, politiques, magistrats, avocats et journalistes… se sont inscrits à des missions de « conseil en communication », « conseil stratégique », « gestion des risques », « renseignement » ou « lobbying ». pour des montants allant de 40 000 à quatre millions d’euros sur plusieurs années.

« Traitement égal »

Pour le parquet, ces contrats ne pouvaient être conclus de gré à gré : aucune des exonérations prévues par la réglementation ne pouvait s’appliquer à ces marchés.

Une note de 2010, baptisée « Tchernonog » du nom du secrétaire général, instituait une « procédure spéciale » fondée « uniquement sur les références et la notoriété des consultants et institutionnalisée au mépris des principes d’égalité de traitement, de transparence des procédures et de liberté d’accès au public ». marché qui était demandé à EDF », selon une note de synthèse des investigations datée de 2022.

Henri Proglio, qui risque deux ans d’emprisonnement et 200 000 euros d’amende (soit le double du produit du délit) pour favoritisme, est « innocent des faits qui lui sont reprochés », ont déclaré à l’AFP ses avocats. Jean-Pierre Mignard et Pierre-Emmanuel Blard.

« Nous allons demander la libération, d’abord parce qu’une grande partie des faits sont prescrits et parce que, pour qu’il y ait favoritisme, il faut qu’il y ait une volonté cachée. Or, tout a été d’une rare publicité, la volonté de se cacher est absolument absent de ce dossier », ont-ils poursuivi, soulignant également « l’absence d’enrichissement personnel ».

Me Jean Reinhart, conseil de la société qui redeviendra publique à 100% en 2023, n’a pas souhaité s’exprimer avant le procès.

Au terme de son enquête, le PNF a décidé de ne pas poursuivre les consultants ayant bénéficié de contrats inférieurs au seuil de la « procédure formalisée », soit à l’époque inférieur à environ 400 000 euros.

Cela concerne notamment l’ancien ministre Claude Allègre et l’ancienne secrétaire d’Etat Jeannette Bougrab. Ces classements sans suite ne concernent toutefois que les consultants, EDF et ses dirigeants étant poursuivis pour tous les contrats, indique-t-on au PNF.

Missions « confidentielles »

Parmi les personnes concernées par des montants plus élevés, six ont déjà été condamnées à des amendes via des procédures de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (« plaider coupable ») : c’est notamment le cas du fondateur d’Havas Stéphane Fouks (165 500 euros) et de la société de communication Image. 7 d’Anne Méaux (150 000 euros).

Onze personnes physiques ou morales ont été citées en justice pour recel de favoritisme : au cours de l’enquête, toutes ont nié avoir commis une infraction.

La société de l’ancien PDG de Vivendi Jean-Marie Messier, 67 ans, est jugée pour deux contrats en 2011-2012 représentant 1,42 million d’euros, après s’être vu refuser un plaidoyer de culpabilité.

Loïk Le Floch-Prigent, 80 ans, ancien patron de GDF et de la SNCF, est poursuivi pour des contrats totalisant 1,36 million d’euros entre 2010 et 2015, et le criminologue Alain Bauer pour 650 000 euros entre 2013 et 2016.

Au cours de l’enquête, certains consultants ont fait valoir leur méconnaissance des règles en matière de marchés publics. D’autres ont affirmé qu’un appel d’offres n’était pas possible car les missions en question étaient « confidentielles » ou faisaient appel à des compétences particulièrement rares.

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