« Écureuil, les tribulations d’un forestier » : une super-héroïne de la forêt

Au cœur d’une forêt cévenole, la caméra suit les traces d’une femelle écureuil, et donne ainsi accès à tout un écosystème. Le film est tourné de l’automne au printemps. La petite héroïne est suivie durant l’été, la saison du travail, puis l’hiver où, avec le froid et ses dangers, périssent nombre de ses congénères. Elle récolte un maximum de noix en préparation – près de 3 000 par an – qu’elle enterre soigneusement pour les protéger des oiseaux voleurs.

Le tout en échappant au pic épeiche, voleur invétéré, aux mustélidés, ses ennemis jurés, et à l’autour des palombes, l’oiseau prédateur le plus dangereux de la forêt. Durant l’hiver, il retourne dans ses cachettes, et est parfois obligé de tenter la brasse pour récupérer les fruits perdus dans les cours d’eau.

Histoire magique

Fait insolite et souvent méconnu, les écureuils, en disséminant, par leurs excréments, les spores de champignons qu’ils ont grignotées, les propagent dans le sol forestier, favorisant ainsi la liaison entre les arbres jusqu’à ce que de nouveaux poussent. Car, à mesure qu’elles germent, ces spores se « lient aux racines », s’attachant aux racines des arbres, leur fournissant ainsi des nutriments essentiels. Ainsi, les glands mangés puis « plantés » par l’écureuil deviennent à leur tour des arbres.

Le cerf vandalise les arbres en frottant ses bois contre l’écorce, laissant des blessures ouvertes sur les troncs. Mais, là encore, la magie de la nature opère : le chêne endommagé émet un cri chimique, communiqué par le vent au reste de la forêt. Les autres chênes produisent alors un « répulsif sain » pour le sauver.

Un documentaire instructif, avec une mise en scène qui emprunte aux codes du conte magique. Difficile également de résister à la gentillesse de notre héroïne écureuil.

Écureuil, les tribulations d’un forestier, France 5, 21h05, lundi 17 juin