Echec des négociations sur l’emploi des seniors, la convention d’assurance chômage compromise : Actualités
Les dernières 48 heures de négociations n’auront pas suffi : les syndicats ont constaté dans la nuit de mardi à mercredi un échec de trois mois et demi de négociations sur l’emploi des seniors, compromettant la validation par le gouvernement de l’accord d’assurance chômage négocié. en automne.
Le texte final soumis à la signature des organisations patronales ne crée « aucun droit nouveau pour les salariés », a regretté le négociateur CFDT Yvan Ricordeau à l’issue des discussions, un constat partagé par les quatre autres syndicats, CGT, FO, CFE-CGC. et CFTC.
« Il n’y a pas de droit nouveau, il y a moins de destructions (de droits) que prévu, mais surtout des manquements importants », a aussi souligné le négociateur de FO Michel Beaugas, qui a réservé la position de son organisation.
Plusieurs syndicats ont souligné qu’une ouverture de l’employeur à un droit à la retraite progressive aurait pu changer la donne, mais le Medef et le gouvernement ont estimé que la mesure était trop coûteuse.
«Le patronat ne voulait pas de cette négociation dès le départ, ils ont essayé de la renverser» pour mieux l’évacuer, a estimé M. Ricordeau. Le soutien de la CFDT au texte a été déterminant pour parvenir à un compromis.
« Nous avons négocié de bonne foi des deux côtés, finalement nous avons été très limités par la règle d’encadrement du gouvernement qui nous interdisait toute marge de manœuvre financière », a déclaré mercredi le président du Medef Patrick Martin sur RMC.
« Sur le fond, nous étions d’accord avec le gouvernement sur le fait qu’il ne fallait pas reprendre d’une seule main les gains financiers générés par la réforme des retraites, donc cette lettre-cadrage avait du sens d’une certaine manière », a-t-il poursuivi.
FO et la CFDT rencontreront leurs instances dirigeantes mercredi et jeudi pour décider formellement de valider ou non l’accord, mais les déclarations négatives de leurs négociateurs laissent peu de doute sur le caractère négatif de leur décision.
La cinquième et dernière version du texte, qui comportait très peu de changements de fond par rapport aux deux dernières versions précédentes, a été soumise par le patronat aux syndicats mardi soir, sans leur donner satisfaction.
– Les mains au gouvernement –
Cet échec redonne la main au gouvernement sur l’avenir, qui s’était engagé en cas d’accord à transcrire le texte dans une loi dont le but affiché était d’augmenter le taux d’emploi des seniors, plus faible en France. que dans la plupart des pays européens.
Comme prévu, le Compte Epargne Temps Universel (Cetu), promu par la CFDT, mais rejeté par le Medef et la CPME, était également absent de la version finale du texte.
Censé permettre à tous les travailleurs de convertir les jours de congés ou de repos non pris en rémunération ou de prendre une retraite anticipée, il devrait cependant faire l’objet d’une négociation distincte la semaine prochaine – éventuellement mardi – à l’initiative de l’Union des entreprises locales (U2P), la troisième organisation patronale qui représente les artisans, les professions libérales et les commerçants.
La réunion prévue mercredi à l’Unédic en cas d’accord, pour signer un avenant sur l’indemnisation des seniors en présence des syndicats signataires de l’accord sur l’assurance chômage en novembre dernier (CFDT, FO et CFTC) et des trois organisations patronales, est « reporté à une date ultérieure en attendant la décision finale des différentes parties», selon le représentant du Medef, Hubert Mongon.
Cette signature devait ouvrir la voie à la validation de l’accord commun par le gouvernement.
« Cette réunion devait relever les limites d’âge pour tirer les conclusions de la réforme des retraites », a souligné Michel Picon, président de l’U2P.
Or, « si on ne relève pas les limites d’âge pour le secteur senior, le gouvernement ne validera pas la convention (assurance chômage de novembre 2023, ndlr) que nous avons négociée (…). Tout cela va échouer », a-t-il déclaré. regretté sur BFM Business.
Le Premier ministre Gabriel Attal a déjà annoncé sa volonté de durcir encore les conditions d’indemnisation des chômeurs pour, justifie-t-il, les inciter davantage à retourner au travail.
Les partenaires sociaux devraient donc recevoir une nouvelle lettre-cadre pour négocier un nouvel accord, avec des économies à réaliser sur l’assurance chômage, tandis que le gouvernement cherche à trouver des économies pour réduire le déficit public.
publié le 10 avril à 10h14, AFP