Echec des négociations à l’OMS pour un traité anti-pandémie – rts.ch
Les pays de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’ont pas réussi à achever les négociations sur un traité anti-pandémique en deux ans. Ils ont décidé vendredi à Genève de demander à l’Assemblée mondiale de la santé de valider la poursuite ou non des discussions.
« Nous n’en sommes pas là où nous pensions être », a reconnu aux Etats-Unis le coprésident du groupe de négociation, le Néerlandais Roland Driece. « N’oublions pas que nous devons en finir avec cela » pour sauver de nombreuses personnes, a-t-il ajouté.
Il a précisé que le mandat du groupe de négociation intergouvernemental prendrait fin. L’Assemblée mondiale de la santé, qui se réunira lundi, devra décider de la suite.
« Vous avez fait de votre mieux », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, refusant de parler d' »échec ». « Continuons d’essayer », a-t-il exhorté, rappelant qu’il faut éviter que la prochaine pandémie ne fasse autant de victimes que les millions de personnes qui ont succombé au coronavirus.
Un délai de deux ans « était peut-être trop ambitieux », a récemment déclaré Ellen’t Hoen, directrice du Medicines Law & Policy. Des dizaines de parties parmi plus de 30 articles manquent encore de consensus.
>> Lisez à ce sujet : Vers un accord à l’OMS pour mieux anticiper les futures pandémies
Divergences sur l’accès aux vaccins
Au final, les divergences opposent pays riches et pays en développement et concernent aussi la solidarité et le financement. Parmi les questions controversées figure celle de l’accès équitable aux futurs vaccins et autres technologies contre les pandémies.
Un système Covax a été lancé pendant la pandémie pour tenter de compenser ces disparités, mais des retards et des problèmes de distribution ont été rencontrés. Les ONG estiment que le projet d’accord ne résout pas suffisamment ce problème.
Transfert de technologies « volontaire »
Pour préserver l’innovation, la Suisse et d’autres Etats dotés de grands laboratoires pharmaceutiques préféreraient un transfert de technologies et de savoir-faire « volontaire et dans des conditions validées d’un commun accord ».
Berne avait tenté en vain d’influencer les discussions en proposant cette formulation il y a quelques semaines dans un projet de résolution sur la santé mondiale à l’Assemblée générale de l’ONU à New York.
Continuer les discussions ?
Selon certains, les négociations ont également subi les effets de vagues de désinformation sur les réseaux sociaux, affirmant que les États céderaient leurs capacités de décision à l’OMS. L’organisation a déclaré à plusieurs reprises que ces déclarations étaient fausses.
Plutôt que de proposer à l’Assemblée d’approuver un accord dépourvu de toute avancée, les Etats auront choisi de lui demander de décider de poursuivre ou non les discussions sur le projet en l’état. Dans le premier scénario, il ne faut pas s’attendre à un accord rapide, selon un expert qui a suivi les négociations.
ats/biche