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Échange de prisonniers entre la Russie et l’Occident : les opposants à Vladimir Poutine critiquent leur libération

Un échange de prisonniers a eu lieu jeudi entre Moscou et l’Occident.
Parmi eux se trouvaient des opposants russes qui ont déclaré n’avoir jamais demandé à être libérés.
Ils regrettent un compromis qui pourrait encourager le leader du Kremlin à prendre de nouveaux « otages ».

Vingt-quatre heures après leur libération, les opposants à Vladimir Poutine émettent leurs premières critiques. Après avoir été échangés contre des prisonniers russes jeudi 1er août, trois militants ont tenu une conférence de presse vendredi à Bonn, en Allemagne. L’occasion pour eux de raconter les tortures, l’isolement et les menaces auxquels ils ont dû faire face dans les prisons russes. Un calvaire dont l’issue ne semble pas les satisfaire entièrement.

« Expulsé de force »

La raison est qu’aucun d’entre eux n’a jamais souhaité être exfiltré de son pays. Devant les journalistes, l’opposant Vladimir Kara-Mourza a d’abord reconnu que cet échange avait permis « sauver seize vies humaines ». « Je ne pense pas qu’il y ait quelque chose de plus important dans ce monde »« C’est une question qui me préoccupe beaucoup, mais je ne peux pas m’empêcher de penser que je suis en train de faire quelque chose », a déclaré le critique féroce du Kremlin avant de faire sa première remarque. Le Russe d’origine britannique de 42 ans a regretté d’avoir été expulsé illégalement de son pays, sans son consentement. « Personne ne nous a demandé notre accord. On nous a sortis de prison, on nous a mis dans un bus, on nous a mis dans un avion et on nous a envoyés à Ankara. »a déclaré le vice-président d’Open Russia, qui a été victime à deux reprises de tentatives d’empoisonnement.

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Un témoignage auquel Ilya Yashin s’est fait l’écho. « J’ai dit dès le premier jour derrière les barreaux que je n’étais pas prêt pour les échanges »a soutenu cet activiste actif dans l’opposition libérale en Russie depuis les années 2000. « Je ne considère pas ce qui m’est arrivé comme un échange. Je le considère comme une expulsion illégale de Russie contre ma volonté. »a-t-il plaidé, visiblement très ému. Car pour quelqu’un qui n’a jamais accepté de se taire, sa place ne peut être hors de son pays. « Ce que je veux, c’est rentrer à la maison »a-t-il déclaré aux journalistes après avoir repris son souffle.

Une émotion d’autant plus grande qu’il estime que sa libération rend tout retour en Russie impossible. Non seulement parce qu’il assure qu’un agent du FSB, les services de renseignement russes, a menacé de lui faire subir le même sort qu’Alexeï Navalny, mort le 16 février dans un centre pénitentiaire en Sibérie. Mais aussi parce qu’une telle décision mettrait en péril toute autre libération. Il l’explique ainsi : « Si je retourne en Russie, ils (les Occidentaux) diront : nous avons libéré un meurtrier pour que le prisonnier finisse à nouveau derrière les barreaux. Cela réduirait considérablement les chances de négociations et d’échanges de prisonniers politiques à l’avenir. »

Il est même allé jusqu’à juger dangereuses les concessions acceptées par l’Occident, Berlin ayant libéré un agent du FSB, Vadim Krassikov, qui avait été condamné à la prison à vie pour le meurtre d’un ancien commandant séparatiste tchétchène en 2019 au cœur de la capitale allemande. Un message qui « inciter » Au fait, Vladimir Poutine « prendre d’autres otages »a conclu celui qui n’a jamais cessé de condamner la guerre en Ukraine et les crimes de guerre commis par l’armée russe, notamment à Bouchha.

Échange de prisonniers entre la Russie et l’Occident : les images de leur retour aux États-UnisSource : Infos TF1

Moscou est-il le grand gagnant de cet échange salué comme un triomphe aux Etats-Unis ? Pour Dmitry Oreshkin, analyste politique indépendant, « Aucun côté » n’a pas vraiment gagné. Une chose est sûre, « Poutine n’aurait jamais autorisé un accord qui pourrait être interprété comme un succès » parmi les occidentaux.


Félicia SIDERIS

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides

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