Ebrahim Raïssi, le président iranien pressenti pour succéder au Guide suprême, est mort
La mort du président iranien Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère a été confirmée lundi 20 mai matin par un communiqué du gouvernement, après des heures de démentis, d’informations contradictoires et d’euphémismes. Dimanche 19 mai dans l’après-midi, alors que les médias avaient pour la première fois parlé d’un « Atterrissage difficile » depuis l’hélicoptère présidentiel, ils ont fini par discuter « un accident », ce qui suggère que les responsables iraniens étaient déjà au courant de la mort du président Raïssi. En début de soirée, le guide suprême Ali Khamenei a appelé les Iraniens à » prier « Et « J’espère que Dieu ramènera le président et ses compagnons dans les bras de la Nation ».
Avec lui, sont également décédés le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, le gouverneur de la région de l’Azerbaïdjan oriental (nord-ouest de l’Iran), Malek Rahmati, et l’imam des prières du vendredi de la même province, Mohammad-Ali Alé-Hashem.
Ebrahim Raïssi est décédé dimanche matin après avoir rencontré son homologue azéri Ilham Aliev à l’occasion de l’inauguration d’un barrage sur la rivière Araxe, près de la préfecture iranienne de Khoda Afarin, à la frontière avec l’Azerbaïdjan. Son hélicoptère s’est écrasé alors qu’il rentrait à Téhéran dans un épais brouillard.
« L’administration ne sera pas perturbée »
La disparition de ce dirigeant intervient alors que les tensions dans la région se sont exacerbées en marge de la guerre israélienne à Gaza. Le 13 avril, l’Iran a lancé une attaque de drones et de missiles sans précédent contre l’État juif, à la suite de l’attaque israélienne contre le consulat iranien à Damas. À l’intérieur, le pays a traversé ces derniers mois des protestations sans précédent d’une partie de l’opinion publique, a été la cible de l’État islamique en janvier – l’attaque la plus meurtrière sur le sol iranien depuis 1978 – et souffre d’une grave crise économique.
Quelques heures avant l’annonce officielle de la mort d’Ebrahim Raïssi, dans un discours devant les commandants des Gardiens de la révolution, Ali Khamenei s’est voulu rassurant. « La nation n’a pas besoin d’être inquiète ou anxieuse puisque l’administration du pays ne sera pas du tout perturbée », a-t-il déclaré. Cette déclaration laisse penser que peu de changements sont à prévoir après la mort de M. Raissi, les pouvoirs dans le pays étant exclusivement entre les mains d’Ali Khamenei, de ses proches et des pasdarans.
Par ailleurs, les équilibres internes de Téhéran ne devraient pas être bouleversés. La diplomatie de la République islamique d’Iran, y compris son soutien militaire et stratégique à ses alliés dans la région, dont le président syrien Bashar Al-Assad, le Hezbollah libanais, les Houthis au Yémen et les milices chiites en Irak, ne devraient pas non plus évoluer.
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