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Easyjet s’alarme de la taxe sur les billets d’avion

La compagnie aérienne met en avant un sondage montrant que 57% des Français rejettent la mesure voulue par le gouvernement.

C’est un paradoxe observé à plusieurs reprises. Si de nombreux Français critiquent l’avion pour son impact environnemental, ils voient d’un mauvais oeil toute mesure qui pourrait réduire leur capacité à voyager avec lui.

Dernier exemple en date avec la volonté du gouvernement de tripler le produit de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), qui s’élève actuellement à 460 millions d’euros, et d’augmenter la fiscalité sur les billets d’affaires, long-courriers et l’aviation d’affaires. Cela représente un total potentiel d’un milliard d’euros par an de charges supplémentaires.

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Ainsi, selon un sondage Odoxa commandé par Easyjet, 57% des personnes interrogées rejettent cette mesure. Pour 71% d’entre eux, son objectif premier est de permettre au gouvernement de renflouer rapidement les caisses de l’Etat. Seuls 27% estiment que cette mesure a une intention environnementale.

La compagnie low-cost souligne que « la sensibilité aux prix est importante » pour les vols court et moyen-courriers. Selon l’enquête, 76 % des voyageurs déclarent que l’augmentation des taxes aura un impact sur leurs vacances.

« L’avion ne doit pas être réservé à une élite »

« Pour Easyjet, l’augmentation rapide et significative des taxes sur les billets d’avion impacte directement le pouvoir d’achat des consommateurs et, à moyen terme, privera surtout les ménages des classes moyennes de l’accès au transport aérien », peut-on lire dans un communiqué. .

« Les classes moyennes, les PME ou les étudiants n’auront bientôt plus accès à des vols court et moyen-courriers abordables, mais voler ne doit pas être réservé à une élite », juge même Bertrand Godinot, directeur d’Easyjet. pour la France.

« La hausse des taxes va malheureusement se répercuter sur le prix du billet. Les compagnies aériennes ne peuvent pas à la fois maintenir et développer l’offre de destinations, employer localement et investir dans de nouveaux avions pour leur transition écologique tout en absorbant au total des augmentations de coûts aussi importantes et rapides. L’augmentation de la taxe sur les billets d’avion n’est pas une taxe sur les entreprises mais sur les particuliers », poursuit-il.

Le secteur aérien est en chute libre

Dans le même temps, 57% des personnes interrogées pensent que cette mesure fera perdre des touristes à la France.

L’ensemble du secteur s’élève contre cette probable augmentation d’impôts. La Fnam (Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers) et l’Union des aéroports de France (UAF) se sont unies pour dénoncer les « effets dévastateurs » de cette mesure.

« Sans étude d’impact économique, cette nouvelle taxation pourrait entraîner la fermeture de certaines lignes régionales, une fuite du trafic vers des hubs étrangers et toucherait particulièrement les lignes d’outre-mer », souligne Pascal de Izaguirre, président de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers. et PDG de Corsair.

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« La hausse des prix des billets d’avion en France, au-delà de l’affaiblissement des entreprises basées en France par rapport aux entreprises concurrentes largement exemptées de toute forme de réglementation environnementale, va particulièrement pénaliser l’attractivité de la destination France pour la clientèle d’affaires et touristique internationale », peut-on lire dans un communiqué.

Ce lundi, le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), a critiqué dans un communiqué « la masse de mesures fiscales envisagées dans le PLF 2025 ». Ces mesures « seront au détriment du drapeau français et de ses territoires », elles « réduiront notre attractivité touristique et mettront un coup d’arrêt brutal à la réindustrialisation du secteur », préviennent les industriels.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Affaires

Ray Richard

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