EasyJet condamnée à une amende de 40 000 euros
Non accompagné, le voyageur n’a pas pu embarquer à bord de l’avion. 13 ans plus tard, la compagnie aérienne a été condamnée à une amende.
Le Figaro Nantes
13 ans plus tard, justice a enfin été rendue. Une audience s’est tenue jeudi devant le tribunal correctionnel de Nantes, concernant une situation remontant au 21 avril 2011. Ce jour-là, une femme en fauteuil roulant, munie de sa carte d’embarquement, n’avait pas été autorisée à monter à bord de l’avion. Parti de l’aéroport de Nantes-Atlantique, elle devait atterrir à Genève avec EasyJet Suisse. Mais au moment de l’embarquement, un agent sous-traitant de la compagnie à tarifs préférentiels s’est étonné que la Vendéenne ne soit pas accompagnée et lui a refusé l’accès. Cette dernière a porté plainte, s’estimant victime de discrimination.
Au terme de cette longue saga, l’entreprise a été condamnée à une amende de 40 000 euros à verser au Trésor public, ainsi qu’à 2 500 euros de dommages et intérêts et 2 500 euros de frais de justice. La partie civile avait réclamé 25 000 euros pour préjudice moral et 5 000 euros pour la Justice, tandis que le parquet avait requis une amende de 50 000 euros. Ouest de la France cette phrase a été justifiée par « Des changements dans les pratiques depuis cette affaire » comme l’a mentionné le juge président.
EasyJet Suisse n’a jamais eu l’intention de discriminer Mme B. ou tout autre passager à mobilité réduite.
EasyJet Suisse
« EasyJet Suisse n’a jamais eu l’intention de discriminer Mme B. ou tout autre passager à mobilité réduite et n’a reçu aucune autre plainte pour discrimination depuis », a indiqué la compagnie basée aux aéroports de Genève et de Bâle-Mulhouse-Fribourg. Elle en avait pourtant déjà reçu d’autres auparavant.
« Cette affaire remonte à 2011 et depuis, EasyJet a examiné chaque étape du voyage des passagers pour s’assurer qu’il soit aussi fluide que possible pour tous. EasyJet a investi de manière significative dans la mise en œuvre de fonctionnalités d’accessibilité et dans la formation de l’équipage et du personnel au sol, qui fournissent une assistance spéciale à nos passagers avec un service client dédié. »
Lenteur de la justice
« Pour une entreprise, il y a un droit européen général. Ensuite, chaque pays où l’avion atterrit ou décolle a ses propres lois pénales. »souligne Maître Marian, avocat de la défense. Cette multitude rend parfois difficile l’application des réglementations d’un endroit à l’autre, qu’il s’agisse de l’aviation ou du handicap. Le FigaroL’avocate précise qu’elle n’a jamais eu affaire à un dossier aussi long. Malgré la plainte rapide de la victime, le parquet n’a saisi un juge d’instruction que la veille de la prescription des faits, trois ans plus tard. La société n’a été mise en examen qu’en 2015. « « Quelqu’un qui attend son procès aussi longtemps, quelle que soit l’origine du délit, cela n’a plus de sens. »a déploré l’avocat de la partie civile sur France 3 Pays de la Loire, tandis que son client se sentait « humilié ».
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