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Durée de vie du parc nucléaire français : EDF signe ses premiers « prêts verts » – 13/05/2024 à 13h41

Ces prêts visent à financer « des investissements dans les réacteurs nucléaires existants en France dans le cadre de l’allongement de leur durée de vie »

(AFP / OLIVIER CHASSIGNOLE)

EDF a annoncé lundi pour la première fois « la signature de prêts bancaires verts » dédiés au financement de l’entretien et de la prolongation de la durée de vie de son parc nucléaire existant, pour un montant « de l’ordre de 5,8 milliards d’euros ».

Ces prêts, dont le remboursement s’étalera sur une durée de trois à cinq ans, « ont été conclus auprès de grandes banques internationales dont BNP Paribas, Bank of America, Crédit Agricole CIB, ING, Natixis CIB, Société Générale, Wells Fargo », a détaillé EDF dans un communiqué. C’est « la première fois » qu’EDF contracte des « prêts verts », catégorie qui répond à une classification européenne, pour financer ses activités nucléaires, a indiqué un porte-parole à l’AFP. Les fonds permettront de financer « des investissements dans les réacteurs nucléaires existants en France dans le cadre de l’allongement de leur durée de vie », qu’EDF souhaite étendre à 60 ans, voire plus.

Ces investissements figurent dans le « Green Financing Framework » d’EDF, un cadre définissant les activités de l’énergéticien français (électricité renouvelable ou nucléaire, efficacité énergétique…) compatible avec la taxonomie verte européenne. Ce système de classification a été mis en place par l’UE pour mobiliser les investissements privés vers des activités économiques considérées comme durables sur le plan environnemental.

56 réacteurs en opération

En juillet 2022, le Parlement européen a officiellement inscrit le nucléaire et le gaz parmi les énergies « durables » contribuant à la lutte contre le changement climatique, une décision controversée qui avait provoqué la colère des écologistes.

Les réacteurs français étaient initialement autorisés sans limite de durée d’exploitation, mais EDF avait initialement envisagé une durée de vie de 40 ans. En 2015, EDF a lancé le « grand carénage », un vaste programme de modernisation et de prolongation de la durée de vie de ses centrales au-delà de 40 ans, dont le coût cumulé s’élève à 66 milliards d’euros pour sa première (2015-2021) et sa deuxième tranche ( 2022-2028), selon une estimation fournie par EDF en mars 2023.

Alors que les centrales françaises ont entre 30 et 40 ans en moyenne, le gouvernement souhaite construire jusqu’à 14 nouveaux réacteurs et étendre au maximum ceux qui peuvent l’être dans le cadre de son plan de relance de la production d’électricité décarbonée. ce qui devrait permettre à la France de s’éloigner des énergies fossiles, responsables du réchauffement climatique.

Face aux besoins d’investissements colossaux pour concrétiser ce programme, EDF croule sous une dette abyssale de 54,4 milliards d’euros. Le parc nucléaire français compte 56 réacteurs en exploitation, mis en service entre 1979 et 2002.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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