Dupont et les Bleus du rugby à 7 condamnés à l’impossible, faire tomber les invincibles Fidjiens
Pour remporter l’or olympique, l’équipe de France de rugby à 7 devra venir à bout des Fidjiens, doubles champions olympiques, qui n’ont jamais perdu en 17 matches aux JO.
Au Stade de France
Le défi est colossal. L’attente, énorme. L’équipe de France de rugby à 7 défie les Fidji ce samedi (19h45) en finale du tournoi olympique pour décrocher la médaille d’or. « On ne s’en rend pas encore compte… Dans ce stade fabuleux, le plus beau de France, avec une foule incroyable, 69 000 personnes… On ne pouvait pas rêver mieux, déclare Jordan Sepho. Il ne reste plus qu’une chose à faire : aller chercher cette médaille d’or.
Même ambition pour Jérôme Daret, le chef de ce groupe qui enflamme Saint-Denis : « J’ai du mal à analyser ce qui se passe. Nous sommes là pour obtenir le meilleur et nous regardons droit vers la finale. Nous sommes des chercheurs d’or et nous nous concentrons sur le fait de faire le changement tout de suite. C’est déjà historique, mais nous pouvons vraiment écrire l’histoire. » Et pour évoquer l’histoire des Jeux Olympiques : « Nous voulons faire mieux qu’en 1924 (médaille d’argent en rugby à XV, NDLR), alors on va aller le chercher.
Les Fidji remportent 17 victoires olympiques consécutives depuis 2016
Les minutes, les quelques heures avant la finale seront longues avant la finale. L’équipe de France 7 va revoir cette demi-finale face à l’Afrique du Sud et voir surtout ce qui n’a pas marché. Un manque de réalisme, de rythme et de tranchant en première mi-temps notamment, malgré une domination territoriale. « Il faut éviter ce qui s’est passé en première mi-temps, où nous avons eu du mal à établir notre jeu, confirme le sélectionneur français. C’est normal, il y a beaucoup de pression, mais il faut lâcher prise, imposer nos changements de rythme, notre maîtrise du tempo, notre jeu, notre système de jeu. Dès qu’on le fait, ça se traduit par des choses positives. Il faut avoir tendance à le faire de manière très efficace, avec plus de 200% d’investissement et d’action. »
Nous ne pensons pas à l’argent, nous parlons de cette médaille d’or depuis des années.
Rayan Rebbadj
Le défi qui attend désormais l’équipe du capitaine Paulin Riva est monstrueux, personne n’y est jamais parvenu : infliger la première défaite des Fidji aux Jeux olympiques. Depuis l’introduction du rugby à 7 aux JO de Rio en 2016, les joueurs du Pacifique restent sur une incroyable série de 17 matches, série qui se poursuit toujours, avec deux couronnes olympiques à leur actif. Lors de la phase de poules, les Français ont perdu contre les doubles champions olympiques en titre 19-12, sans démériter après une première journée inquiétante (nul face aux États-Unis, victoire poussive face à l’Uruguay).
Les Bleus arriveront en finale sans complexe, eux qui avaient fait tomber les « Fidjiens volants » en demi-finale du tournoi final à Madrid (21-14). Des adversaires qu’ils connaissent bien, qu’ils respectent. Jérôme Daret avait d’ailleurs emmené son équipe aux Fidji, du 22 octobre au 12 novembre 2023, pour s’entraîner dur avec les « magiciens du rugby à 7 ». Ont-ils percé le secret de leur insolente réussite ? « Le secret est caché dans les dunes de Singatoka. Nous avons cherché, nous avons creusé, nous avons fait un peu de bac à sable là-bas, mais nous n’avons pas trouvé, déclare Jérôme Daret. On a quand même trouvé quelques subtilités, notamment en allant dans une école là-bas. Le maître mot c’est de s’amuser, d’être heureux tout le temps. Je crois que c’est ça le secret. »
Cette fois-ci, les compteurs sont remis à zéro. « Nous ne pensons pas à l’argent, nous parlons de cette médaille d’or depuis des années. Tout le travail que nous avons fait avec l’équipe, nous avions cette médaille en tête, lance Rayan Rebbadj. Aujourd’hui, on n’y est pas encore, on y est presque. On est parti du large, on est au milieu, il faut encore aller à la plage. On a beaucoup galéré. On va faire une bonne récupération, analyser ce qui a été bon, ce qui a été moins bon. Ce qui n’est pas bon, on va le mettre de côté et on va rester sur le positif pour aller chercher cette médaille. »
« Je n’ai jamais cherché le Graal, mais dans une compétition comme celle-ci, c’est briser le plafond de verre »
Les Bleus ont cette finale dans leur viseur depuis longtemps. Ils y sont presque. « On parle de cette journée depuis que j’ai commencé avec France 7, il y a 4 ans. S’entraîner, être régulier pour être le plus performant possible en match. On en parle depuis un moment, déclare Jordan Sepho. Et pour l’instant, nous faisons exactement ce que nous avons dit que nous ferions, avec des hauts et des bas. Quand nous faisons des erreurs, nous nous le disons calmement, et surtout nous restons lucides, pour ne pas nous laisser submerger par nos émotions. » Jérôme Daret, avant de quitter l’équipe de France de rugby à 7 pour rejoindre le club agenais, veut commencer en fanfare : « Je n’ai jamais cherché le Graal, mais dans une compétition comme celle-ci, c’est briser le plafond de verre. Il faut le briser. »
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